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Gene et l'histoire de Teddie

Démarré par Gene, 08 Janvier 2005 à 17:28:05

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steplema

#165
Encore ..... :wink:  :wink:

steplema

#166
Encore ..... :wink:  :wink:

Gene

#167
Pour toi, Steplema, mais attention, il ne faut pas abuser avec mes épisodes, je n'en ai bientôt plus !!!


97ème épisode



Nous sommes en Janvier 2005. Teddie a 5½ ans, et Tim doit avoir à  peu près le même âge, puisque d'après Patrick Capelli qui nous l'a vendu, il avait les yeux encore un peu gris quand il l'a eu. Teddie pèse 450 grammes, et je pense que Tim pèse 80 grammes de moins, il est nettement plus petit. Pourtant, son bec est de la même grosseur que celui de Teddie. Sachant que Teddie est une femelle, puisqu'elle a été sexée, il y a toutes les chances pour que Tim soit un mâle ! C'est de toute manière ce que je m'obstine à  croire, pour mon plus grand plaisir !!!
Les relations entre Teddie et Tim n'évoluent pas trop en ce moment, par contre Tim continue à  se familiariser avec nous, il vient maintenant dans des pièces de la maison où il n'osait pas encore aller, il nous laisse l'approcher de plus en plus souvent, et de plus en plus prêt ; depuis quelques jours mois, je pouvais lui faire un mimi sur le bec, et hier, il s'est laissé faire quand je lui ai fait un mimi sur l'aile ! Ca ne paraît peut-être pas grand-chose, mais ça me touche de voir grandir la confiance qu'il a en moi.
Le matin, quand ils viennent nous rejoindre sur notre lit, Teddie ne fait jamais caca dessus, mais elle va au fond du lit, grimpe sur le montant du lit, et fait caca par terre. Et je lui donne une graine de tournesol en récompense, pour entretenir cette bonne habitude ! Par contre, Tim reste à  l'endroit où il est, et à  chaque fois, il fait sur la couette ! Quand on s'aperçoit qu'il va faire, si on essaye d'éviter, il a peur et s'envole. Pourtant, il y a quelques jours, je me suis rendue compte qu'il allait faire, je lui ai dit « non non non non, ne fais pas caca sur la couette, il faut aller au fond dur lit ! », et j'ai approché ma main pour qu'il ait peur et ne fasse pas. Alors il s'est envolé sur mon lustre, ce qui n'était pas mieux concernant la destination du caca !!! J'ai essayé de lui expliquer qu'il fallait aller au fond du lit et faire caca par terre… Il a quitté le lustre, il est venu s'installer au fond du lit, et a fait caca où il fallait !!! J'étais émerveillée devant son intelligence et sa compréhension, en extase devant cette petite boule de plume si pleine de charme !




Fin du 97ème épisode

steplema

#168
Cette confiance que Tim vous porte un peu plus chaque jour est une vraie récompense !! C'est vraiment une histoire passionnante.....

Je vais etre très raisonnable (c'est dur .... ) et ne réclamer un épisode que pour demain  :wink:

Gene

#169
C'est bien, pense à  me le demander demain si j'oublie !!!
Alez, bonne journée !
A demain !

ketthy

#170
hello...

on est "demain" alors moi j'attend la suite avec impatience  :pangel1:

steplema

#171
Oui, c'est vrai ca ..... on est bien demain  :wink:

Gene

#172
ok j'arrive !!! Je suis allée à  la gym, et je n'avais pas allumé l'ordi avant, alors, voici le ... le 98 !

Bonne lecture !!



98ème épisode



Depuis un mois ou deux, nous avons terminé un aménagement dans la chambre des perros, pour qu'ils puissent aller directement  dehors dans une petite volière, en passant par une chatière. Teddie, qui est habituée aux changements, s'est très vite adaptée. Elle sort de temps en temps, mais pas tous les jours. Je suis étonnée qu'elle ne sorte pas forcément quand il fait un temps magnifique. Parfois, elle est dehors et j'ai peur qu'elle attrape froid ! Pour Tim, il a fallu une quinzaine de jours avant qu'il n'ait le courage d'emprunter le «tunnel» qui mène à  l'extérieur. Je m'attendais même à  ce qu'il lui faille encore plus de temps que ça ! Mais un jour où j'étais sortie, j'ai eu la surprise en rentrant de les trouver tous les deux dehors, dans la volière, installés côte à  côte. J'étais super contente de voir que Tim avait franchi le cap, mais je me demandais s'il réussirait à  faire le chemin en sens inverse pour rentrer. Est-ce qu'il lui faudrait aussi 15 jours pour avoir analyser si le trajet en sens inverse ne présentait aucun danger ??? Comment allions-nous faire pour qu'il ne passe pas la nuit dehors, au froid ? Et j'imaginais déjà  ce qu'il allait falloir inventer pour réussir à  le faire rentrer ! Mais à  notre plus grande surprise, il est rentré comme s'il avait fait ça toute sa vie, sans la moindre crainte ! Il réfléchit longtemps avant d'agir, mais une fois qu'il a bien pesé le pour et le contre et qu'il sait qu'il n'y a pas de danger, c'est bon ! Maintenant, chaque fois que Teddie sort, Tim la suit assez rapidement. Et dès qu'elle rentre, il rentre aussi ! Il fait comme à  l'intérieur de la maison : où qu'elle aille, il la suit comme un petit chien !!!

Fin du 98ème épisode

ketthy

#173
oooh bah ou est la suite  :shock:  :shock:  :pangel1:  :mrgreen:

j'espere que demain je pourrais la lire

a bientot

ketthy

Gene

#174
La voilà , Ketty :

99ème épisode

Depuis quelques jours, Tim a un comportement assez bizarre avec Teddie quand il est dehors, dans la volière. Lui qui a un tempérament si calme, si posé, se met à  bouger et gesticuler dans tous les sens, il ne tient plus en place. Je vois bien qu'il a une idée dans la tête, mais je n'arrive pas à  saisir ce que c'est. Je ne comprends pas trop ce qu'il attend de Teddie : est-ce qu'il veut la faire partir ??? Il agit comme si elle se trouvait sur son territoire, et qu'elle n'en ait pas le droit. Il la poursuit aux 4 coins de la volière, on dirait un peu de l'agressivité, mais ça m'étonne de lui ! En tout cas, Il s'avance vers elle, et on dirait qu'il veut la mordre, et elle s'éloigne… et on la voit descendre, avec Tim à  ses trousses, puis remonter… Teddie ne semble pas comprendre davantage que nous ce que Tim a dans la tête ! L'autre jour, il a même finit par lui sauter dessus « à  pieds joints » ( !), et elle a dégringolé par terre !
Est-ce de l'agressivité, ou bien est-ce qu'il voudrait s'accoupler avec elle ?
Ce qui m'étonne, c'est qu'à  l'intérieur de la maison, il ne se comporte jamais comme ça : il est au contraire tout timide et plein de délicatesse ! J'ai lu dans le site de Guarouba que la perception des couleurs n'est pas la même pour les oiseaux et pour nous. Les hommes voient trois couleurs essentielles, par contre les oiseaux en perçoivent quatre. Chez certaines espèces, cette quatrième couleur que nous ne voyons pas, permet aux volatiles de distinguer un mâle d'une femelle» (http://guarouba.com/lumiereartificielle.htm).
Est-ce que le rayonnement direct du soleil change la vision de Tim et lui fait voir Teddie comme une  Â«ravissante nana», et du coup, il ne tient plus en place ??? !!!! Je l'ignore !

En dehors de cela, Teddie me fait souvent des «mamours», elle se pend sur mon épaule, la tête en bas, en poussant de petits gloussements, avec de petits battements d'ailes, et elle régurgite.
Quant à  Tim, il aime se percher sur la porte d'entrée lorsqu'elle est ouverte, parce qu'il se retrouve en face d'un grand miroir, et il fait des « mamours » à  son reflet !!! Il écarte les ailes de son corps, pousse aussi de petits gloussements, et fait son numéro de charme à  son reflet dans le miroir !!!
J'aimerais tant qu'ils agissent ainsi l'un envers l'autre !




Fin du 99ème épisode

jsf

#175
Le spectre pour les perroquets comporterait ainsi des UVA ... je vais voir ce que je peux trouver là -dessus.

jsf

#176
Lu sur le site d'Arcadia.

"A la différence des humains, les oiseaux voient la lumière ultraviolette qui fait partie du spectre de la lumière naturelle du jour. L'oiseau a besoin de ces UV pour sa reproduction et son alimentation - un oiseau sans UV, c'est un peu comme un homme qui ne voit qu'en noir et blanc, voire pire. Même en noir et blanc, l'homme est capable de reconnaître le sexe de ses congénères. Par contre, certaines espèces d'oiseaux ont besoin des UV pour différencier les mâles des femelles.
Si l'oiseau vit dans une maison, il faut lui fournir une lumière ultraviolette. Un éclairage domestique normal n'est pas suffisant. De plus, la plupart des éclairages domestiques changent les couleurs naturelles de l'oiseau.

Qu'est-ce qu'un spectre de lumière complet?
Par spectre complet, nous voulons dire une lumière équilibrée sur l'ensemble du spectre, notamment le segment de lumière ultraviolette. La plupart des tubes fluorescents à  trois bandes actuels comprennent trois pics d'énergie qui correspondent aux trois couleurs que vos yeux perçoivent.
Ainsi, pour l'oeil humain, la lumière utile du tube est maximisée et semble donc très vive. Ces pics ne sont pas nécessairement perçus par l'oeil de l'oiseau, ce qui sous-entend, bien entendue, l'absence d'UV.

Le véritable tube à  spectre complet offre un spectre équilibré, parce que les espaces entre les pics fluorescents à  trois bandes sont remplis par une lumière émise provenant d'un mélange halophosphate. De plus, des phosphores émettant des UV ont été ajoutés et ceux-ci représentent environ 15 % de la lumière du tube. La proportion d'UVA et d'UVB dans ces phosphores est respectivement de 12 et de 2,4 %.


 

La couleur générale de la lumière du tube doit être aussi proche que possible de celle de la lumière naturelle, qui est de 5.500K. Pour les oiseaux, la température de couleur ne doit pas dépasser 5.800K. Un spectre comportant trop de bleu produit essentiellement des oiseaux de sexe féminin. Pour cette raison, il faut éviter d'utiliser des lampes d'aquarium pour les oiseaux. Un spectre de lumière complet doit aussi reproduire exactement les couleurs.

L'importance d'un spectre de lumière complet
 Une mauvaise qualité de lumière agit sur le cycle oculoendocrinien (lumière nécessaire à  l'hypophyse et à  l'épiphyse), et cela nuit gravement à  la santé de l'oiseau. Une lumière mal dirigée peut être source d'agitation, d'arrachage de plumes, d'affaiblissement général, de problèmes comportementaux et de troubles du métabolisme.

La synthèse de la vitamine D3
La vitamine D3 est nécessaire aux oiseaux pour une croissance normale de leurs os.

Beaucoup d'animaux peuvent synthétiser la vitamine D3 à  partir de la lumière du jour au travers de leur peau. Plus exactement, ce sont les UVB du spectre qui permettent cette synthèse.

Les oiseaux ne peuvent pas synthétiser la vitamine D3 de la même manière car leur peau est recouverte de plumes. Chez la plupart des oiseaux, la circulation sanguine apporte la provitamine D3 à  la glande uropygienne, qui la concentre en sécrétions glandulaires. Celles-ci sont ensuite appliquées sur les plumes durant le graissage et sont donc exposées aux UVB. L'oiseau avale par la suite la matière exposée aux UV, quand il se lisse à  nouveau, et l'huile pénêtre dans son corps sous forme de provitamine D. Le foie et le rein la transforment alors en vitamine D3.



Dans quelle mesure la vision de l'oiseau diffère-t'elle de celle de l'homme ?
La rétine de l'oeil contient des cônes qui, lorsque stimulés par des longueurs d'ondes lumineuses différentes, transmettent les informations concernant la couleur au cerveau. Chez l'homme, il y a trois types de cônes qui nous permettent de percevoir les trois couleurs primaires : le rouge, le vert et le bleu. C'est ce que l'on appelle une vision trichromatique. La combinaison de ces couleurs nous permet de percevoir littéralement des milliers de couleurs différentes.

Les oiseaux possèdent un quatrième type de cône, qui est sensible à  la lumière ultraviolette, et ils peuvent donc percevoir quatre couleurs primaires, la couleur supplémentaire étant celle des UV. C'est ce que l'on appele une vision tétrachromatique.

Chez l'homme, la lumière ultraviolette ne peut pas traverser le cristallin, mais l'oiseau n'a pas ce problème.

Les toutes dernières recherches ont démontré que certains oiseaux peuvent voir jusqu'à  cinq couleurs primaires (c'est-à -dire posséder une vision pentachromatique) et sont capables de faire la différence entre deux longueurs d'ondes d'UV différentes.

L'effet de la lumière du jour sur les oiseaux
Les oiseaux perçoivent la lumière de deux façons. Tout d'abord, par l'oeil. La rétine de l'oeil est capable de transmettre des informations sur l'intensité, la composition des couleurs et la polarisation (direction) de la lumière. Cette information voyage dans deux directions : vers le cerveau via le nerf optique et aussi vers l'hypophyse par un cheminement spécial.

Les oiseaux ont aussi une autre façon de percevoir la lumière, une glande spéciale qui entoure l'oeil, appelée glande de Harder. Cette glande mesure la durée pendant laquelle un oiseau reçoit de la lumière, appelée photopériode, et elle transmet cette information à  l'épiphyse.

L'hypophyse et l'épiphyse sont toutes deux des régulateurs du système endocrinien et elles agissent sur l'ensemble du métabolisme de l'oiseau.

Pour s'assurer que la santé de l'oiseau est optimale, vous devez allumer votre éclairage une heure après le lever du soleil et l'éteindre une heure avant la nuit. Pour cela, il est recommandé d'utiliser un minuteur. On préserve ainsi le cycle naturel annuel de la lumière du jour ainsi que les conditions naturelles correspondant au cycle de reproduction de l'oiseau et, par conséquent, le cycle de développement des plumes.

Les oiseliers savent qu'il est possible de provoquer artificiellement certains comportements en allongeant la photopériode de 14 à  16 heures. Dans la plupart des cas, cette opération doit être effectuée progressivement. Si cette méthode échoue, une augmentation soudaine produit parfois les effets désirés.

L'importance des UV pour l'oiseau
 Un oiseau vivant dans une maison peut manquer d'UV. En effet, les fenêtres filtrent les rayons ultraviolets de la lumière qui vient de l'extérieur. De plus, les sources d'éclairage domestiques normales n'émettent pas d'UV. Il est donc indispensable d'ajouter une lumière ultraviolette, et c'est pourquoi nous avons créé la Bird Lamp d'Arcadia.

Les plumes des oiseaux réfléchissent la lumière ultraviolette. Le reflet sur le plumage joue un rôle déterminant lorsque les oiseaux choisissent leurs partenaires lors de l'accouplement. La présence d'UV favorise donc la reproduction.

Des oiseaux comme les mainates, que l'oeil humain perçoit comme étant noirs, apparaissent multicolores aux autres oiseaux. C'est le même cas pour les oiseaux blancs.

La perception des UV joue un rôle significatif dans la sélection de la nourriture. Les mûres et les baies apparaissent sous une couleur différente pour un oiseau. La pollinisation nécessite le reflet d'UV qui aide l'oiseau à  se poser sur la fleur. Ce qu'un oiseau voit affecte son appétit. Les rouges sont plus rouge et les verts sont plus vert grâce aux UV. Un oiseau qui refuse de se nourrir a besoin d'UV pour stimuler son appétit.

L'utilisation des UV pour l'orientation
La perception des UV est utilisée par les oiseaux pour s'orienter. Grâce à  la polarisation de la lumière du jour, un oiseau est capable de savoir d'où la lumière vient. Cela lui permet de s'orienter correctement pendant son vol.

Il ne faut pas compter entièrement sur l'éclairage pour fournir toute la vitamine D3 dont l'oiseau a besoin. Le régime alimentaire de votre oiseau, lui aussi, doit être équilibré."

Donc les perroquets auraient une vision pentachromatique, il faut se représenter un spectre de couleurs avec du violet... difficile à  imaginer.

jsf

#177
Il y a quelque temps quelqu'un demandait des renseignements sur les couleurs des plumes d'oiseaux. Je suis tombé par hasard sur un excellent article de Maurice Pomarède, responsable de la Commission recherche ornithologique de la Confédération ornithologique mondiale. C'est article se trouvait dans le N°c 261 du mois de juillet 1999 de la revue "Pour la Science". L'article intitulé "La couleur des Oiseaux" traite des mécanismes optiques mis en jeu et expliqués grâce à  l'observation des plumes au microscope électronique. Il est cependant trop long pour que je puisse le résumer.

Les pigments de ces plumes sont des melanines , qui absorbent un max dans les UV .Alors comment se fait-il que ces plumes reflechissent tant les UV ?

C'est un problème classique de physique. L'émission UV est consécutive à  l'absorption d'ondes d'énergie supérieure c'est-à -dire de longueur d'onde plus faible. Un même matériau peut absorber une onde dans le domaine de l'UV puis réémettre une onde également dans l'UV mais avec une énergie plus faible c'est-à -dire une longueur d'onde plus élevée (fluorescence UV). Cette énergie réémise permet aux molécules constituant le matériau de libérer l'énergie emmaganisée lors de l'absorption initiale. Certaines méthodes d'analyse physico-chimiques sont basées sur ce principe et il n'y a donc pas d'incohérence. Par contre, je ne sais pas si l'on peut parler de surfaces permettant aux ondes UV de réfléchir (sans jeu de mots)?


Je m'interrogeais a propos des plumes ternes qui reflechissent les UV : Les pigments de ces plumes sont des melanines , qui absorbent un max dans les UV .Alors comment se fait-il que ces plumes reflechissent tant les UV ? Autre question : ou se procurer les ouvrages d'anderson , notamment "morphology of UV reflectance in a whistling-thrush: implication for the study of structural colour signalling"(c'est pile poil mon sujet de recherche).


Effectivement, lors d'une etude d'impact pour la creation d'un parc d'eoliennes, j'ai lu dans une revue de litterature que la crecerelle pistait les campagnols par leurs traces d'urine visibles dans l'UV.

 
est-ce que cette coloration ultra-violet pourrait egalement s'appliquer aux oiseaux bruns terne ou encore aux femelles ternes de plusieurs especes d'oiseaux?

A vrai dire, je ne sais pas si on peut tenir des raisonnements du genre: "toutes les femelles ternes ont en fait un plumage bariolé visible seulement dans l'UV". Je ne crois pas que l'on puisse déjà  parler en termes généraux car à  ma connaissance, personne ne s'est encore amusé à  répertorier les plumes de toutes les espèces pour voir lesquelles réféchissaient l'UV. Ce sont des recherches récentes, qui se font au cas par cas. Je crois qu'il vaudrait mieux poser la question à  S. Andersson, qui est un des grands spécialistes en la matière (cfr les quelques références jointes).
Si on admet que le plumage terne des femelles de nombreuses espèces a comme fonction biologique principale le camouflage vis-à -vis des prédateurs, je suppose qu'il faut s'interroger sur la perception visuelle de ces prédateurs (on sait par exemple que certains faucons (je dirais le crécerelle de mémoire, mais il faudrait que je vérifie) évaluent la richesse en proies d'un territoire en repérant de haut les traces d'urine laissées par leurs proies, les campagnols, sur leurs sentiers habituels, traces visibles du ciel dans l'UV) pour savoir si un plumage qui réfléchit l'UV camoufle encore un oiseaux vi-à -vis de ces prédateurs principaux. Donc si les prédateurs sont des mammifères, on peut tout imaginer, mais si ce sont des oiseaux, je doute qu'un plumage visible dans l'UV soit une stratégie qui favorise le fitness... Mais bon, ce sont des spéculations, on sort ici du cadre de mes compétences, hélas...


Andersson S, Ornborg J, Andersson M. 1998. Ultraviolet sexual dimorphism and assortative mating in blue tits. Proceedings of the Royal Society of London B 265: 445-450.

Andersson S, Amundsen T. 1997. Ultraviolet colour vision and ornamentation in bluethroats. Proceedings of the Royal Society of London B 264: 1587-1591.

Andersson S. 1998. Morphology of UV reflectance in a whistling-thrush: implications for the study of structural colour signalling in birds. Journal of Avian Biology 29: ?

Hunt S, Bennett ATD, Cuthill IC, Griffiths R. 1998. Blue tits are ultraviolet tits. Proceedings of the Royal Society of London B 265: 451-455.

Bennett ATD, Cuthill IC, Norris KJ. 1994. Sexual selection and the mismeasure of color. American Naturalist 144: 848-860.

Johnsen A, Andersson S, Ornborg J, Lifjeld JT. 1998. Ultraviolet plumage ornamentation affects social mate choice and sperm competition in bluethroats (Aves: Luscinia s. svecica): a field experiment. Proceedings of the Royal Society of London B 265: 1313-1318.

Bleiweiss R. 1994. Behavioural and evolutionary implications of ultraviolet reflectance by gorgets of sunangel hummingbirds. Animal Behaviour 48: 978-981.

 



Toujours pour le côté bio et le rôle des couleurs dans les relations inter-individus, j'aimerais ajouter à  ce qui a été dit qu'il ne faut pas oublier que la plupart des oiseaux ont un système visuel différent du nôtre, et que leur spectre est plus large. Ainsi, de nombreuses espèces diurnes voient l'ultra-violet (le pigeon est des plus étudiés à  cet égard, mais également l'étourneau, par ex.). Donc, des plumes qui nous paraissent uniformément noires, par ex., mais qui réfléchissent l'UV pourront apparaitres tachetées ou striées pour les oiseaux. Notre "pauvre" sytème visuel de Primate n'est "que" trichromatique (3 types de cônes sensibles aux couleurs dans la rétine, contenant 3 pigments différents) alors que celui de nombreux oiseaux est tétrachromatique, voire pentachromatique (certaines espèces nocturnes par contre ne seraient que dichromatiques). C'est dans ce 4ème pigment que réside la sensibilité aux UV, et il joue un rôle déterminant dans des aspects du comportement aussi divers que l'orientation, la recherche de nourriture et bien sûr, le choix d'un partenaire.


Toujours du coté bio. Une expérience a été faite avec le carouge à  épaulettes (le mâle est un oiseau tout noir avec des épaulettes rouges) pour justement illustrer l' importance des couleurs en période nuptiale. Les épaulettes de certains oiseaux ont été camouflées artificiellement. Le résultat : une domination des mâles colorés et un délaissement par les femelles

à  ce propos voir aussi
La couleur des oiseaux par Maurice Pomarède "Pour la science" n°c 261 juillet 1999 -
"L'absorption de la lumière par les plumes, et les interférences de la lumière réfléchie sur leurs structures,engendrent les vives couleurs du paon, de la perruche, du colibri..."

dès que je retrouve l'article, j'essayerai d'en faire un petit abstract.


pour rester dans le même thème, une question me taraude depuis un voyage au Québec en juillet 98.
Durant ce mois à  Rimouski (rive sud du St Laurent), j'ai eu bien sûr l'occasion d'observer plein de parulines (fameux souvenirs). En considérant que les Parulidés Néarctiques sont les équivalents systématiques et écologiques de nos Sylviidés Paléarctiques, voilà  quelques différences flagrantes entre ces deux taxons :

- alors que nos fauvettes sont en général de couleur terne et peu contrastées, les parulines affichent des patterns fortement colorés ou du moins très contrastés
- les parulines semblent moins "farouches" que nos sylviidés
- le répertoire vocal des parulines m'a semblé bien moins complexe et diversifié que celui des fauvettes paléarctiques

Au vu de ces observations, j'en viens à  penser la chose suivante au niveau de la stratégie reproductive :

Alors que les sylviidés favorisent la discrétion, le camouflage, et donc la survie des adultes, au détriment des atouts reproductifs (ils développent le chant comme attribut de la parade), les parulines adoptent une stratégie inverse qui consiste à  tout miser sur l'efficacité reproductive au détriment de la sécurité.

Sachant que le Québec, tout en étant à  la même latitude que la France, ne bénéficie pas du gulf stream et profite donc joyeusement d'un climat plus rude (y caille même en été), est ce que ceci peut être corrélé à  la brieveté de la période de reproduction ?

Ceci expliquerait que les parulidés misent tout sur la reproduction, au détriment de la survie, mais pendant une période courte. Pour conforter cette hypothèse, on peut constater que dès la fin juillet les parulines arborent des plumages postnuptiaux beaucoup plus ternes et discrets que les plumages nuptiaux (le contraste est saisissant chez certaines espèces). Qu'en pensez vous ?

Autre hypothèse : est ce que ca peut être lié au fait que la plupart des espèces que j'ai observé fréquentes les pessières denses de la forêt boréale ?



Sur la liste, je me posais la question suivante à  creuser..
On donne aux miroirs des canards de surface une bien séduisante utilisation comme catadioptres spécifiques permettant la cohésion du groupe au cours des migrations diurnes et nocturnes.Géroudet, Les Beautés de la nature.
Cette explication n'est-elle pas un peu trop anthropomorphique? Qui peut dire pourquoi ces oiseaux ont un miroir? porquoi les autres n'en ont - auraient - pas -plus- ?

Quels autres ? Les autres anatidés ? Les autres oiseaux en général ?

On s'accorde bien sur le fait que les migrateurs nocturnes sans miroir crient pour garder le contact avec les autres éléments du groupe.

Une pierre apportée à  l'édifice par luge@... (je n'ai malheureusement pas conservé le message) sur obsfr ou ornithologie :
selon luge, en Amérique du nord où les 2 espèces cohabitent, la femelle colvert A.platyrhynchos "préfère" (?) le mâle canard noir A.rubripes. Est-ce parce que le miroir du mâle C.noir est plus brillant que le miroir du mâle C.colvert ? demande-t'il.

Pour définir notre sujet, on peut se poser les questions suivantes :
1- le caractère "miroir alaire" chez les anatidés a-t'il un rôle ? A-t'il réellement une fonction ?
Si oui :
2- joue-t'il un rôle dans les relations intraspécifiques (reconnaissance entre individus de la même espèce ?) (cf C.Vansteenwegen)
3- joue-t'il un rôle dans la reproduction ? (cf. luge)
4- ces 2 fonctions ne sont elles pas confondues, sachant que la reconnaissance intraspécifique intervient dans le processus reproductif ?

Bien entendu, je ne possède aucune réponse à  ces questions, je me contente de lancer quelques pistes :

Tout d'abord, en feuilletant le Guide des Canards des Oies et des Cygnes de Madge et Burn chez D&N, je constate que la plupart des anatidés (mais pas toutes les espèces) présentent des motifs alaires marqués.

Au travers de la question 1, je tiens simplement à  signaler qu'il est sensé de penser qu'un caractère puisse n'être associé à  aucune fonction fondamentale. Un caractère X peut avoir eu un rôle adaptatif dans l'évolution et ne plus en avoir maintenant, mais sa présence n'ayant pas d'influence sur le fitness, son expression n'est pas désavantageuse (ni forcément avantageuse d'ailleurs) pour l'individu ou le taxon. Je n'ai pas d'exemple concernant les oiseaux, encore moins les anatidés, mais c'est facilement observable chez les plantes (ex : mucron des conifères).
C'est pourquoi certaines espèces présenteraient un miroir et d'autres non (pure supposition de ma part ; des idées sur la question ?).

Selon une théorie (réductionniste à  mon humble goût, mais pratique pour travailler) soutenue en écologie évolutive, la finalité de l'évolution est la reproduction ; la transmission des traits parentaux à  la descendance.
Dans ce sens, l'effort énergétique de l'individu est entièrement consacré à  la reproduction, on parle alors d'effort reproducteur (ça n'a rien à  voir -quoique ?- mais comme disait Freud : "tout est sexuel"). D'une manière générale, le mâle consacre son énergie à  la recherche de partenaires alors que l'effort reproducteur de la femelle est consacré à  l'élevage de la descendance. Le dimorphisme sexuel illustre alors ces nécessités différentes. Bien sûr, toutes les exceptions à  ce schéma existent (cf par exemple le cas des phalaropes).
Selon cette théorie la présence d'un caractère a une signification reproductive (c'est mon interprétation ; d'accord, pas d'accord ?).
Utilisons cette théorie comme hypothèse de départ.
Toujours en feuilletant mon guide des canards, oies..., je constate que chez les anatidés, le dimorphisme sexuel est souvent bien marqué et semble affecter les marques alaires chez beaucoup d'espèces ; en particulier dans le genre Anas.
A partir de cette dernière constatation, on peut émettre l'hypothèse que les marques alaires, le miroir en particulier, jouent un rôle dans le processus reproductif des canards. Mais à  quel niveau ?
Il serait interessant de savoir si la supposition de luge est fondée, si, par exemple, on observe une variabilité de la brillance du miroir chez les mâles d'A.platyrhynchos de telle sorte que la brillance procure un meilleur fitness ?

La fonction de cohésion intraspécifique avancée précedemment peut en effet paraître anthropomorphique si l'on considère que ce qui sert à  l'observateur comme critère de diagnose de l'espèce, le miroir, a la même fonction pour les oiseaux. Cependant, cette hypothèse n'est peut être pas fausse ; on sait en effet que le pattern spécifique intervient dans la reconnaissance.

jsf

#178


Et voilà  comment votre perroquet vous voit :


:mrgreen: :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:

Gene

#179
Ouahou ! Ca c'est du boulot approfondi !
Merci d'avoir pris tant de peine pour nous faire partager toutes ces connaissances.

Le site de l\'association Perroquet Mania QualityBird : la boutique de vos oiseaux