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Shanlung et Tinkerbell (traduction)

Démarré par kétile, 21 Décembre 2011 à 01:10:10

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kétile

#15
Samedi 12 avril 2008


Lorsque nous avons atterri, c'était une matinée typique de Taipei. Le ciel était gris et la pluie tombait.
Il faut vraiment aimer Taïwan pour supporter ce genre de temps.
Nous avons pris un taxi de l'aéroport à la gare principale de Taipei, puis nous sommes montés dans le TGV pour CHIAYI juste avant midi.

YU et sa famille sont venus nous chercher à la gare en voiture.
C'était une joie de les voir et pendant que je les embrassais, je voyais au loin Tinkerbell onduler sur son perchoir dans la voiture.
Elle portait un harnais violet fabriqué par YU car l'ancien avait été coupé lors de son sauvetage.

YU nous emmena tous dans un restaurant de nouilles.
Je pris Tink sur mon épaule pour faire une photo de nous deux enfin réunis et des enfants.
C'était si bon d'être de nouveau à CHIAYI avec nos amis.
Le retour de Tink avait permit cela. Je n'aurais jamais été capable de revenir à Taïwan si Tink ne nous avait pas été rendue.
Plus tard, dans l'après-midi, YU avait prévu d'emmener ses enfants à un  festival local. Nous y sommes allés ensemble avec Tink.
Puis, dans la soirée, nous sommes tous allés au karaoké de M. SHI avec encore d'autres amis.
Il y avait de délicieuses spécialités taïwanaises, du thé et pas mal de picole afin que nous chantions de notre mieux.
Cette soirée de karaoké fut infiniment plus joyeuse que la dernière que nous avions faite alors que Tink manquait à l'appel.
Souriez, demain sera pire !!

kétile

#16
Dimanche 13 avril 2008


C'est aujourd'hui que nous devons rencontrer Mme C et sa famille qui furent l'instrument du retour de Tink parmi nous.
Ce sont des fermiers bio vivants près du hameau de TaoYuan dans le district de JUCHIH.

Bien sur, Tink était du voyage avec nous tous dans la voiture de YU.
Sur la route, nous nous sommes arrêtés à un Temple afin de remercier les dieux pour le retour de Tink saine et sauve. Puis, nous avons repris la route tortueuse de JUCHIH.
Pendant les recherches, Tink me manquait tellement que la beauté de cet endroit en devenait douloureuse. Je l'avais imprimée dans mon cœur comme un hommage à Tink que je pensais ne plus revoir. Je pensais d'ailleurs ne jamais revenir ici.
La beauté du lieu sans la peur induite par l'étendue des recherches était encore plus frappante.

YU tourna dans une route que nous avions prise pendant nos recherches, puis il pris une autre route secondaire et, enfin, un petit chemin qui menait à la ferme de la famille C.
Lorsque Mme C nous salua, je la remerciai du fond du coeur.
Je lui montrai les photos de tous les voyages que nous avions fait avec  Tink à travers Taïwan.
Je fis un peu voler Tink pour lui montrer le genre de relation que nous entretenions. Elle ne l'avait jamais vue voler puisqu'elle était restée en cage en attendant d'être rendue à YU.
Mme C me dit que les remerciements devraient aller à son ancien patron et ami qui avait secouru Tink.
Ensuite, elle nous a fait visiter la ferme de vergers bio. J'étais embarrassé qu'elle insiste pour nous donner plein de fruits et de légumes même si je savais que nous devions les accepter comme une marque de cette générosité qui caractérise les taïwanais.
Puis, la famille C prit sa voiture pour nous guider à l'endroit où Tink avait été retrouvée.
Nous avons traversé BanTienYen jusqu'à un lieu qui se trouvait juste en-dessous du pavillon où nous avions perdu Tink.
Sur la route, je cherchais des yeux les affiches que nous avions collées à l'époque des recherches mais je ne réussis à en voir aucune depuis la voiture.

L'endroit s'appelait "TseYun SanChuang" soit "la villa du nuage violet". J'étais déjà venu ici et j'avais cru qu'il s"agissait d'une sorte de village-vacances avec un grand portail en fer et à l'intérieur de l'enceinte, plein de petits chalets individuels. J'avais laissé une affiche à l'entrée que je pensais être la réception.
Je n'avais pas réalisé que cet endroit était en fait un ensemble résidentiel fermé comprenant plein de maisons individuelles. Sinon, je serais rentré et j'aurais raconté mon histoire à chaque famille.
La maison où Tink avait été secourue portait le nom de "petite maison de bois" mais à la place du petit cabanon auquel on pouvait s'attendre d'après cette humble appellation, se dressait une magnifique demeure, à flanc de montagne, de laquelle on avait une vue spectaculaire sur le Temple, plus bas et jusqu'à CHIAYI.
C'était la maison de campagne de la famille CHIANG. Ils n'étaient pas là ce jour la, nous n'avons donc pas pu les remercier.

Nous sommes ensuite redescendus en ville, où les familles SHI et WU, de vieux amis, nous rejoignirent pour déjeuner. J'eus enfin le plaisir de leur payer ce repas.
Après manger, la famille C nous quitta.

Après, nous sommes allés chez les LEOW, une ferme plus haut dans la montagne, derrière le restaurant.
Du thé, des fruits, quelques spécialités locales et du vin nous furent offerts dans le jardin.
C'est le genre d'hospitalité qui m'a tellement manqué quand j'ai quitté Taïwan. Les voisins et amis entraient et sortaient comme bon leur semblait.
Je fus enchanté que Mme C vienne nous rejoindre plus tard dans la journée. Sa ferme était à 1km à peine.

Grâce à Tink, nous rencontrions un nombre incroyable de gens admirables.
Souriez, demain sera pire !!

kétile

#17
Lundi 14 avril 2008


Ce matin, Tink et moi sommes repartis à BanTienYen sur la petite moto.
Il restait des gens que je tenais à remercier pour leur aide.
Nous nous sommes arrêtés dans les écoles et chez la dame qui possédait le gris ainsi que chez ce couple de personnes âgées qui en possédait également deux.
Ils furent enchantés de nous voir, Tink portait son nouveau harnais.

Pendant que nous montions la route vers BanTienYen, je fus surpris de voir pas mal de nos affiches toujours en place alors que nous ne les avions pas remarquées la veille alors même que nous cherchions à les voir de la fenêtre de la voiture. J'avais alors pensé que depuis quatre mois, la pluie, le vent et le soleil les avaient décollées.

J'ai conduit doucement jusqu'au pavillon.
Vous comprendrez que nous ne nous y soyons pas arrêtés, après avoir quand même constaté que l'affiche n'y était plus.
J'ai ensuite conduit jusqu'à JUCHIH, m'arrêtant ici et là pour enlever les affiches qui restaient.
Puis, nous sommes arrivés chez le fermier qui possédait les pies bleues de Formosan. Il avait été le premier à me faire part du témoignage d'un de ses amis qui avait vu Tink alors que j'avais perdu tout espoir. Il fut heureux de rencontrer Tink et de la voir répondre à quelques rappels.
Nous sommes restés chez lui un moment, le temps de déguster son excellent thé et de saluer ses oiseaux.

Nous sommes ensuite redescendus à CHIAYI pour dire bonjour à M. TSAI (qui avait prévenu toutes les oiselleries) et pour le remercier en présence de Tink.
Il m'appprit que j'étais chanceux de le trouver là car il revenait juste d'une compétition de body-building, à l'autre bout de Taïwan, où il officiait en temps que juge et repartait bientôt en juger d'autres.

Puis, comme il fallait que je refasse un harnais à Tink, nous avons acheté l'épais lacet nécessaire à sa confection et nous sommes allés dans cette boutique d'articles de pêche, acheter les autres éléments dont j'avais besoin et bien sur, saluer et remercier M. CHEW, le propriétaire.
Il nous connaissait depuis environ sept ans, lorsque j'avais acheté pour la première fois des mètres de ligne pour Tink.
La dernière fois que je l'avais vu, c'était en Décembre 2007, le jour où je tentais de faire descendre Tink de son arbre. Bien sur, je l'avais déjà appelé d'Australie pour lui apprendre la bonne nouvelle.
Il fut ravi de me voir avec Tink sur l'épaule. Puis, son visage changea d'expression lorsqu'il vit la bobine/moulinet/perche que j'avais fait pour Tink. Il ne pouvait pas supporter que j'utilise un truc pareil pour sortir un magnifique oiseau comme elle.
Il insista pour en fabriquer une lui même, beaucoup plus professionnelle, pratique et esthétique... Et il l'offrit à Tink comme cadeau de retour.
Il me dit que lui possédait les outils, le matériel et le savoir dont je ne disposais visiblement pas.
Il installa un véritable système de sécurité pour arrêter la ligne et éviter qu'elle ne se débloque en tombant malencontreusement, par exemple...

Il construisit minutieusement ce qui finit par ressembler à une œuvre d'art.
Souriez, demain sera pire !!

kétile

#18
Mardi 15 avril 2008

Nous nous sommes levés assez tôt. Enfin... rien à voir avec les quatre heure du matin, heure à laquelle le réveil sonnait lorsque nous cherchions Tink.
Joy et moi devions rejoindre Mme C à 8h30 afin qu'elle nous présente la famille CHIANG.

Nous nous sommes arrêtés pour prendre un petit déjeûner. Les gens nous demandaient parfois s'il s'agissait de la même Tinkerbell qu'ils avaient vue sur les affiches. Ils étaient contents de la voir avec nous.

Nous nous sommes ensuite rendus à BanTienYen où Mme C nous attendait dans sa voiture. Nous devions la suivre en moto.
Les CHIANG nous accueillirent dans leur belle maison collée à la montagne.
Ils étaient assez âgés, très distingués et vivaient là la plupart du temps, avec leur golden retriever.
M. CHIANG était un industriel en agro-alimentaire. Ses fils ayant repris le business, sa femme et lui consacraient leur temps en œuvres de charité, jardinaient, venaient se reposer et méditer dans leur maison qui surplombait le Temple de BanTienYen, au creux de ces montagnes.

Je leur racontai toute l'histoire de Tink depuis notre rencontre et leur montrai plein de photos.
Puis, M. CHIANG nous raconta ce qui était arrivé.
Ils avaient gardé Tink environ dix jours avant de la rendre à YU.
Ce jour-là, aux alentours du 6 janvier, M. CHIANG travaillait dans le jardin lorsqu'il remarqua Tink pour la première fois. Elle était perchée à une distance respectable. Il pensa que c'était un oiseau local car beaucoup d'oiseaux fréquentaient son jardin. Il n'y fit pas plus attention.
Le lendemain matin, à son réveil, l'oiseau était dans son patio, perché sur la grille de l'entrée principale. Son chien lui aboyait après. C'est alors qu'il s'aperçut que Tink portait une sorte de harnais duquel pendait une très courte laisse. Il su alors qu'il ne s'agissait pas d'un oiseau sauvage comme il l'avait cru.
Lorsqu'il s'approcha, elle sauta sur son bras.
Il commença par attacher une autre ligne au harnais et la laissa dehors. Plus tard, dans la journée, il emmena Tink chez le vétérinaire qui coupa le harnais et il acheta une cage pour la mettre dedans.
Il laissait la cage dans le patio la journée et la rentrait pour la nuit.
Il lui acheta également de la nourriture pour perroquet. Elle mangea, mangea et mangea encore. Elle mangea tant le premer jour que sa femme et lui furent même inquiets.
M. CHIANG s'excusa du délais qui avait précédé le retour de Tink chez YU mais ils n'avaient jamais vu l'affiche la concernant.
Je pouvais facilement comprendre ça. Lorsque nous étions montés, l'autre jour, en voiture, ni Joy ni moi n'avions réussi à les voir bien que nous les cherchions ds yeux. Nous ne les avions vues que lorsque nous étions remontés, plus lentement, en moto.
Ce ne fut que lorsque Mme C leur rendit visite et leur parla d'une affiche qu'elle avait conservée, recherchent un oiseau apprivoisé, que les CHIANG surent que cet oiseau était attendu.
Mme CHIANG nous raconta comment elle avait eu le cœur brisé lorsqu'elle avait perdu son chien quelques années plus tôt. Elle ne pouvait pas rester indifférente à la douleur causée par la perte d'un compagnon.
Durant ces quelques jours pendant lesquels ils avaient gardée Tink, ils avaient eu le temps de s'y attacher mais ils n'ont pas hésité et ont demandé à Mme C de contacter immédiatement la famille YU et de leur ramener Tink.

M. CHIANG m'avoua même qu'après cette expérience, il avait pensé à prendre un perroquet. Je lui dis que tout ce que je savais était à sa disposition et que je serais heureux de lui servir de guide.
Je lui dis qu'il lui faudrait réellement "se mettre en quête" de ce perroquet et que s'il le trouvait, il saurait dans son cœur que c'était celui-la.

La matinée passa très vite.
Nous sommes ensuite tous redescendus à BanTienYen où M. CHIANG nous offrit à diner et nous nous sommes dit au revoir.
Tink avait le don pour réunir des gens merveilleux.
Ensuite, nous avons ramenée Tink chez YU.
Moi, je suis allé écrire ces lignes dans un café internet. Je n'avais pas beaucoup de temps car j'avais promis d'aider les petits enfants de YU avec leurs devoirs d'anglais.



Souriez, demain sera pire !!

kétile

#19
Mercredi 16 avril


Profiter de mes vieux amis, ici à Taïwan et trinquer avec eux au retour de Tink, me laisse peu de temps pour écrire.
Je dois aussi finaliser certains détails concernant mon nouveau poste à Dubaï.
Parmi ces détails, il est prévu que je prenne un vol jusqu'à Singapour le 30 avril, puis le 2 mai un autre avion m'emmènera jusqu'à Dubaï où il est prévu que je commence ce nouveau travail le 4.

Bref, comme je l'expliquais plus haut, j'avais l'intention de fabriquer quatre nouveaux harnais pour Tink. Je n'avais jamais eu aucun mal à lui mettre son harnais.
Je m'approchai donc d'elle avec le premier harnais en cours de fabrication. Elle vola jusqu'à son perchoir, prête à passer la tête dans la boucle prévue à cet effet.
Elle savait très bien que le harnais signifiait : partir en ballade avec nous.

En fabricant ce nouveau harnais, j'avais l'intention de faire la boucle pour la tête un peu plus large que sur l'ancien.
Je pensai que le meilleur moyen qu'il soit exactement ajusté à sa taille, était de lui essayer.
Je lui enfilai donc et ajustai la boucle pour la tête ainsi que celle pour le corps.
Je dus lui remettre plusieurs fois afin d'affiner mes réglages mais plus je l'appelais, moins elle était disposée à venir. Avec de la patience, elle finit par accepter et les derniers réglages furent faits.

Ensuite, je confectionnai les trois autres harnais sur la base de celui-ci.
Puis je la rappelai une dernière fois pour lui essayer un de ces trois harnais afin de vérifier qu'ils étaient bien à sa taille.
Seulement cette fois-ci, elle n'était plus du tout disposée à venir. Je la poursuivais en marchant calmement derrière elle, à travers la pièce jusqu'à ce que je réussisse enfin à l'attraper pour lui essayer ce dernier harnais qui s'avéra lui aller parfaitement. Je lui enlevai sans soucis.

Plus tard dans la matinée, le temps s'étant découvert, je me dis que nous pourrions aller nous promener au parc de CHIAYI.
J'appelai donc Tink en tenant dans ma main un des nouveaux harnais. Mais là, le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle n'était vraiment pas enthousiasmée à l'idée de me rejoindre. Elle volait à travers la pièce, se posant sur tous les endroits hors d'atteinte.
Le temps passait sans qu'elle ne fasse mine de se laisser attraper.
Je cherchai donc quel intelligent stratagème employer.
Je posai le harnais que je tenais bien en vue sur la table puis je dis à Tink que je n'avais plus de harnais en lui montrant mes deux mains vides.
Puis, je l'appelai comme si je voulais lui faire un câlin.
Elle m'observa un instant, vint se poser sur son perchoir et courba la tête.
J'avais un autre harnais planqué dans la poche de mon pantalon. J'approchai ma main comme pour la caresser mais au lieu de ça, je posai ma main sur elle pour l'empêcher de s'envoler et de l'autre main, j'extirpai le harnais de ma poche.
Elle poussa quelques cris de protestation mais le harnais fut mis rapidement, ce qui atténua un peu mon sentiment de culpabilité.
Enfin, nous sortîmes faire une promenade.

Je venais de commettre une grave erreur mais je ne le réaliserai qu'après les événements à venir.
Je ne me suis pas préoccupé tout de suite de cet incident car je savais qu'elle était très bien apprivoisée et éduquée et qu'elle répondait parfaitement au rappel depuis longtemps.

Les deux jours suivants, comme il pleuvait, nous ne sommes pas sortis et je n'ai donc pas eu à remettre son harnais à Tink...
Souriez, demain sera pire !!

kétile

#20
Vendredi 18 avril, au soir


Comme je l'ai mentionné, la journée avait été en grande partie pluvieuse.
Le soir, YU nous a invités à diner avec d'autres amis. Son frère et sa sœur ainsi que les SHI et les WU étaient là.
Les femmes étaient dans la cuisine  (ben voyons   :sm: ), en train de préparer un bon gueuleton et les enfants faisaient un joyeux tintamarre.
Les allers et venues ainsi que l'ambiance chaleureuse qui se dégageaient de cet endroit étaient autant de facteurs pour lesquels j'aimais tant Taïwan et ses habitants.

Pour accompagner ce diner, YU avait sorti cette bouteille de Kaoling, une liqueur transparente comme du cristal, à l'air inoffensif.
De grands verres à Brandy furent remplis aux 3/4 et l'un d'entre eux se retrouva dans ma main. On sortit les glaçons.
A cet instant, j'aurais dû me méfier.
Les glaçons tombèrent au fond des verres comme des pierres. Je remuai mon verre, pensant que, peut-être, le mouvement combiné à la forme du verre piègeraient la glace au fond. Ce ne fut pas le cas. J'ajoutai plus de glaçons.

Je pris une petite gorgée et j'avalai le feu. Des toasts furent portés haut et fort, invitant d'office la gorgée suivante.
Généralement, avec trop de bière ou de scotch, une petite ballade à l'air frais suffisait à me remettre. Je sortis donc un moment et marchai... marchai encore et encore sans pouvoir récupérer.
Eux, étaient passés au vin et à la bière.

Je fus forcé de m'excuser et allai me coucher.
Souriez, demain sera pire !!

kétile

#21
Samedi 19 avril


C'était une matinée magnifique et je devais malheureusement aller chez le dentiste (en plus de la cuite  :icon_mrgreen: ).
Tink resta donc à la maison.
Après qu'une nouvelle dent de devant en haut à gauche m'eut été replacée, me permettant de sourire à nouveau aux jolies filles, Joy et moi sommes allés déjeuner avant de rentrer chez YU.
J'appris que nous étions tous invités chez les HSU où un autre diner nous attendait et un karaoké était prévu.
Il ne restait pas beaucoup de temps pour sortir Tink mais il faisait encore beau et après les deux derniers jours maussades, j'avais envie d'aller me promener avec Tink dans le voisinage et de faire quelques rappels.

Quand je l'appelai pour lui mettre le harnais, elle refusa de venir. Je m'approchai d'elle mais elle s'envola pour se mettre hors d'atteinte.
J'essayai pendant environ un quart d'heure de la faire venir, sans succès.
Je me dis qu'elle avait du prendre cette mauvaise habitude et que j'allais trouver un moyen de l'atteindre.
Je finis par la prendre par surprise et par lui mettre le harnais à grand renfort de cris.
Une fois le harnais mis, elle était très calme. Je me dis alors qu'elle jouait surement à un petit jeu avec moi.

Je sortis avec elle dans son nouveau harnais bien ajusté et sa belle bobine/moulinet bloquant/perche.
J'étais fier d'elle.
Nous sommes allés dans un champ à environ 200m de là. Elle fit de très beaux rappels. La bobine de 50m de ligne était vraiment bien adaptée.
Je ne faisais plus de rappels de 60/70m comme avant. Je savais que YU était déjà plus que content avec des rappels de 10m.
On commença par un petit rappel de 5m duquel elle fut remerciée par une graine de tournesol.
Le plus long fut un rappel d'environ 20m, elle étant posée sous un hangar abandonné et moi dehors.
Puis nous sommes rentrés.

Depuis son retour, aucun de nous n'était très enthousiaste à l'idée de la sortir avec nous le soir. Nous savions que les karaokés finissaient toujours très tard, Tink fut donc remise dans sa pièce.
La maison de YU est composée de trois niveaux. Au rez de chaussée le salon, salle à manger, cuisine et la chambre de YU, au premier étage la chambre et le bureau des enfants ainsi que la pièce de Tink faisant front à l'escalier menant au deuxième étage qui était l'endroit où nous dormions.

Chez les HSU, nous eûmes encore droit à un délicieux diner.
Je sentais encore un peu le Kaoliang de la nuit dernière et je bus prudemment un verre de bière  afin de pouvoir assurer le karaoké.

Nous sommes rentrés tard et en passant devant la pièce de Tink, j'ouvris la porte pour voir si elle dormait. Je fus surpris de ne pas la voir à l'endroit où elle avait l'habitude de passer la nuit. Puis, je la vis perchée sur le bord de la fenêtre, regardant vers le parking, comme si elle attendait que nous rentrions.
Je lui demandai doucement si elle voulait des grattouilles, elle pencha la tête et eut ses grattouilles.

Je redescendis dans sa chambre un peu plus tard et fus heureux  de la voir dormir dans ses quartiers habituels.
Souriez, demain sera pire !!

kétile

#22
Dimanche 20 avril 2008


Aujourd'hui est un jour très important pour les habitants du sud de Taïwan. C'est le quinzième jour de la troisième lune de l'année.
Les divinités de chaque maison sont emmenées au temple de Kangkou pour être ré-énergisées par Ma-Tsu, déesse de la miséricorde.
Il y aurait une énorme foule de gens ainsi que des pétards (pas ceux-la, hein...  :join: ), des percussions et des instruments de cérémonie.
Ce n'était vraiment pas un endroit adéquat où emmener Tink.
Je lui expliquai ça en la remettant dans sa pièce.
Nous montâmes tous dans la voiture de YU. Je pouvais voir Tink nous regarder partir du bord de sa fenêtre.
Nous sommes allés chercher d'autres personnes et avons pris la route du temple. C'était la première fois que j'allais là-bas. J'étais déjà passé par grand nombre de temples beaucoup plus grands mais le temple de Kangkou, bien que beaucoup plus petit et moins élaboré était le plus important. Je pensai que c'était sans doute du au fait qu'il avait été construit il y a plus de 500 ans, par les premiers immigrants chinois à Taïwan.
La foule était impressionnante et le bruit incroyable.

Nous sommes rentrés à la maison dans l'après-midi.
Je rentrai dans la pièce de Tink et trouvai un bazar innommable à la place de la pièce ordonnée que je connaissais.
Elle avait déchiqueté les journaux posés au pied de son perchoir. Tout était retourné et trainait par terre. Sa boite de nourriture était renversée sur le sol.
Je n'avais jamais vu un tel désordre.
Tink me regardait d'un air penaud du haut de son placard.
J'appelai Joy et YU qui arrivèrent immédiatement pour voir le résultat de cette crise de nerfs.

Nous étions tous désolés pour Tink. Nous l'avions laissée seule la nuit dernière et étions tous partis ce matin.
Nous ne ressentions que de la tendresse pour cette boule de plumes.
Elle eut les caresses qu'elle aimait sur la tête et sur le bec pendant que nous remettions la pièce en ordre.
Elle eut également droit à des excuses et des explications de nous tous, aussi bien anglais qu'en chinois.
Souriez, demain sera pire !!

kétile

#23
Dimanche 20 avril (suite)


Il y avait quelque chose de si inhabituel dans son comportement, que je ne parvenais pas à comprendre.
Je fus également frappé du fait que Tink n'accepte plus que rarement des câlins et des caresses de ma part et de celle de YU, avant le soir.
Pendant la journée, elle retirait souvent sa tête quand nous essayions de la caresser, alors que jusqu'à présent, elle penchait souvent sa tête pour réclamer des grattouilles, aussi bien de notre part que de celle de nos femmes.

Je pensais qu'il fallait que nous sortions tous avec elle aujourd'hui.
Je dis à YU que j'allais lui mettre le harnais et il quitta la pièce.
Lorsque je pris le harnais, Tink alla se poser en hauteur, sur un panier posé sur sa bibliothèque. Je pris le panier et elle s'en fut se percher aussitôt sur un autre endroit hors d'atteinte.
Cela commençait à vraiment m'embarrasser de la poursuivre ainsi alors qu'elle refusait visiblement d'être attrapée.
A quelques occasions, elle se percha sur ma main pour s'envoler quelques secondes plus tard.

Je capitulai et m'en fut expliquer mon problème à YU.
Il entra dans la pièce et demanda à Tink de monter sur sa main, puis sur son épaule. Il prit le harnais sans qu'elle ne s'envole. Il l'emmena ensuite dans une pièce sombre et lui passa le harnais.

Lorsqu'elle portait son harnais, Tink devenait complètement différente, même quand la ligne n'y était pas encore attachée.
Je compris soudain que le fait de lui avoir mis et enlevé le harnais plusieurs fois afin de lui ajuster, l'autre jour, l'avait vraisemblablement considérablement agacé. Elle avait toujours été habituée à sortir immédiatement après avoir été harnachée.
Je ne pensais plus qu'à attacher cette ligne afin d'être prêts à sortir pour prendre la voiture de YU.
Nous avons pris la cage de transport.
Nous allions au temple que fréquentait YU où il y avait un rassemblement suivi d'un diner.

Nous conduisîmes jusqu'au lac RENY. Il y avait de petits snacks au bord de la route où nous nous sommes arrêtés pour manger un bout.
Nous savions tous, bien entendu, que trop de nourriture humaine n'était pas bonne pour Tink mais elle nous avait fait culpabiliser.
Elle nous avait attendus toute la nuit dernière, perchée sur sa fenêtre jusqu'à notre retour.
Le lendemain matin nous étions tous partis en la laissant seule à nouveau, ce qui avait provoqué chez elle une colère royale.
Généralement, les YU l'emmenaient avec eux à leur travail mais même lorsqu'ils ne l'emmenaient pas, elle n'avait jamais piqué ce genre de crise.
Nous en avons donc déduit que le fait de partir tous sans elle ce matin la, était la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase.

Nous avons partagé avec elle notre salade, carottes et maïs et elle eut même droit à un petit bout de sa saucisse préférée.
Puis, je la sortis pour lui faire faire quelques rappels.
En matière de vol, il semblerait que je sois celui qu'elle préfère.

Un heure plus tard nous sommes repartis pour le temple.
Une fois arrivés, Joy et moi sommes allés nous promener avec Tink dans les petites rues derrière le temple et je lui ai fais faire d'autres vols.
Tink était plus affectueuse. Elle me mordillait gentiment l'oreille et me mâchonnait des mèches de cheveux entre deux vols.

Nous avions parlé avec Joy d'une de ses vieilles amies qui vivait près d'ici. Nous ne l'avions pas vue depuis quatre ans. Depuis, l'endroit avait changé et nous n'étions même pas surs de retrouver sa maison.
Nous avons pris une rue et nous sommes retrouvés devant une impressionnante collection de cactus. Une charmante dame octogénaire était en train d'en prendre soin. Elle était aussi fascinée par ma Tinkerbell que je l'étais par ses cactus. Elle devait en avoir au moins 200 de 70 sortes différentes.
La majeure partie de ses cactus étaient en dehors de son jardin et je me demandais combien de temps ces cactus seraient restés là, sans surveillance, dans la plupart des autres parties du monde que je connaissais.

Alors que nous étions tout deux perdus dans une admiration réciproque, un homme s'approcha de Joy et lui dit que sa fille avait vu Tink et nous avait reconnus.
Il se trouvait que l'amie de ma femme et son mari étaient voisins de cette charmante vieille dame.

Le temps passait et nous devions retourner au temple.
Les WU et les HSU étaient arrivés. Nous avions diné ensemble les trois derniers soirs. J'étais devenu plus intelligent depuis mon petit problème avec le Kaoliang.
Je m'assurais maintenant du contenu de mes verres.
Les diners du temple avaient maintenant lieu trois fois par mois au lieu d'une fois comme avant.
Le comité du temple m'avait accepté comme membre spécial et je pus prendre Tink avec nous au diner, sans qu'il n'y ait la moindre plainte.
Après tout, ce n'était pas comme si je vivais tout le temps à CHIAYI.
Tink ne semblait pas très à l'aise, il y avait beaucoup de monde. Elle était en pleine mue et je m'inquiétais de la voir se mâchouiller les plumes.
Je la mis donc dans sa cage de transport à mes pieds et lui donnai de petits bouts de nourriture de temps en temps et mes doigts à grignoter gentiment.
Souriez, demain sera pire !!

kétile

#24
Lundi 21 avril


C'était une matinée maussade, le ciel était gris avec des taches presque noires mais il ne pleuvait pas malgré les nuages menaçants.
Les YU étaient sortis.
Il ne nous restait qu'à mettre le harnais à Tink et à fermer la maison derrière nous.
Après sa formidable colère et les bons moments qui avaient suivi, je pensais que tout était oublié jusqu'à ce que j'essaye de lui mettre le harnais.
Les apprentissages que je pensais acquis étaient délibérément ignorés par Tink.

Je commençai à la suivre à travers la pièce puis j'appelai Joy, espérant qu'à deux, nous pourrions limiter les endroits en hauteur où elle se perchait pour être hors d'atteinte.
Ma chère Tink qui n'aurait jamais fait de mal à une mouche, comme je l'avais souvent répété à Joy, lui pinça le doigt.
Je lui dis que ça n'était que du bluff  de la part de Tink mais Joy refusa de participer à cette "chasse" et abandonna son poste.

Par ma persévérance (et malgré que l'idée d'aller acheter un grand filet de pêche m'eut traversé l'esprit), je parvins finalement à harnacher Tink.
Une fois le harnais posé, Tink redevenait le charmant perroquet qui savait qu'elle allait venir avec nous prendre un petit déjeuner et faire une ballade sur sa moto.

Nous passâmes d'abord dire bonjour à YU à son travail.
J'étais désolé d'avoir dû quitter la charmante dame aux cactus d'hier et je voulais y retourner. J'ai toujours aimé les cactus et les plantes grasses. J'avais aussi une belle collection lorsque je vivais à Taïwan. Je l'avais donnée à YU qui aimait aussi les plantes quand j'avais quitté Taïwan.
J'avais remarqué qu'il manquait à la collection de ma vieille amie, le L Williams. Il se trouvait que celui que j'avais donné à YU avait grandit et fait des petits boutons.
La charmante dame fut enchantée par les deux boutons que je lui amenai. Elle savait ce que je lui donnais. Elle me montra qu'elle en possédait un mais il était très petit et en train de mourir.
Sa collection faisait l'admiration de beaucoup de ses voisins. L'amie de ma femme que nous sommes allés saluer plus tard était très étonnée que j'ai pu donner à sa voisine un cactus qu'elle n'avait pas déjà.

Nous avons ensuite pris la route du lac de LangTang qui n'était pas très loin. Nous avons reporté notre intention de nous rendre au temple zen de SanPanShan qui était trop loin, bien que les affiches posées pendant la perte de Tink auraient dû être enlevées.
Nous voulions mieux tester les nouvelles dispositions prises pour la sécurité de Tink.
Le temps était toujours menaçant.
Nous avions dit à YU que nous serions probablement de retour en début d'après-midi.

Nous prîmes la cage de transport pour nous rendre à notre place habituelle, une plate-forme en bois sur les bords du lac.
Je tirai cin mètres de ligne avant de rebloquer la bobine de Tink. Cette bobine/perche était attachée à mon sac à dos par une bande velcro.
Tink était fascinée par le velcro et nous étions encore plus fascinés par la vitesse à laquelle elle comprit comment détacher le velcro.
Elle n'y avait pas fait attention l'autre jour au parc de CHIAYI mais il en était autrement aujourd'hui.
Peut-être Tinkerbell est elle la réincarnation actuelle d'Houdini (prestidigitateur américain d'origine hongroise 1874-1926) et pas un simple perroquet.
Nous avons, dès lors, rajouté un mousqueton pour assurer l'attache de la bobine au sac à dos.
Tink avait joué avec ce mousqueton la semaine précédente. Elle allait le chercher et me le ramenait en volant pour le plus grand plaisir de ce fermier aux pies bleues de Formosan.
Pour une sécurité maximale, nous avions en plus coincée la bobine sous le sac à dos.

Tink nous faisait comprendre qu'elle aimait bien sa cage de transport. Perchée sur la balustrade en bois, elle descendait et rentrait seule dans sa cage, puis en ressortait.
Nous avons ensuite fait quelques rappels. Commençant à 5 m jusqu'à 25 m. Elle acceptait les graines de tournesol et que je lui caresse le bec, et de temps en temps, je pouvais aussi lui caresser la tête.
Après quelques rappels, je sentis chez elle un certain inconfort, je la ramenai à notre "camp de base" et elle rentra immédiatement dans sa cage de transport. Ce n'est qu'après un bon moment qu'elle en ressortit.
Maintenant, lorsque nous avions l'intention de faire la sieste ou quand notre attention n'était pas concentrée à 100% sur elle, nous la mettions dans sa cage de transport et fermions la porte.
Puis, nous sommes partis déjeuner.
Après ça, nous avons ramené Tink au travail de YU qui la plaça à un endroit d'où elle pouvait tout surveiller.

Ensuite Joy et moi sommes allés au complexe de QuoHua où nous avons pu profiter d'une série de piscines chaudes, de bains chauds aux herbes médicinales, de piscines glacées et de jets d'eau en tout genre. Il y avait aussi un endroit à l'air libre pour s'asseoir ou s'étendre et où on pouvait fumer sans être considéré comme un lépreux, comme dans beaucoup d'endroits du monde.
Un délicieux ananas coupé en morceaux ainsi qu'un merveilleux tofu fermenté et aromatisé accompagné de légumes au vinaigre, finirent de me monter au septième ciel cet après-midi là.

Nous sommes rentrés dans la soirée et nous sommes installés dans le salon avec YU qui avait ramené Tink. Son harnais lui avait été retiré et elle se lissait les plumes. Nous savions qu'il ne fallait pas la déranger dans ce moment sacré pour elle.
Lorsqu'elle eut fini, elle vola sur YU et inclina la tête pour réclamer des caresses.
Après un moment, YU demanda à Tink de venir sur moi, ce qu'elle refusa. Je l'aidai en approchant ma main et elle y monta mais après à peine dix secondes, elle leva la tête vers YU et vola jusqu'à lui.

C'était ce qui devait être. Le flambeau était passé. C'était sa vie avec YU.
Je ne me sentais pas triste, au contraire. Je pensais ne jamais arriver à un tel aboutissement. C'était une bonne fin et j'en étais très content.
Je l'aimerais toujours, comme, j'imagine, vous continuerez de l'aimer. Sauf que cet amour sera encore plus doux sans la douleur lancinante provoquée par le manque et l'envie de la voir.
Tinkerbell serait la Tink de YU. Je serai une figure-clé du passé et une partie de son présent chaque fois que je reviendrai.

Et bien sûr, plus tard dans la soirée, lorsque je la ramenai dans sa pièce, elle pencha la tête pour que je la caresse. De temps en temps, elle tournait la tête pour me toucher gentiment le doigt puis revenait dans sa position initiale pour plus de grattouilles.

Comme son laquais, je continuerais à améliorer ce qui pourrait l'être.
Je remarquai que la lumière de la rue  se reflétait sur la bibliothèque sur laquelle elle dormait. Je m'arrangeai pour empêcher cette lumière d'entrer afin qu'elle ait un maximum d'obscurité pour dormir.
Souriez, demain sera pire !!

kétile

#25
Mardi 22 avril 2008


C'était une magnifique journée qui commençait. Le temps promettait d'être beau. Le genre de journée qui nous aurait permis d'aller visiter des endroits assez éloignés. Ce ne fut pas le cas.
Le soir précédent, le dentiste m'avait appelé pour me rappeler que j'avais rendez-vous pour une vérification des soins qu'il m'avait faits quelques jours plus tôt.
Je lui avait dit que ça allait très bien et que j'annulais le rendez-vous, ce qui me laissait plus de temps avec Tink.
Mais quand j'allai me coucher, à mon grand désespoir, je perdis ma dent toute neuve plus une couronne qui la tenait.

Ce fut difficile, frustrant et difficile de mettre son harnais à Tink ce matin la surtout que j'avais espéré passer du bon temps avec elle aujourd'hui.
Finalement le harnais fut mis et nous l'avons emmenée pour la laisser au travail de YU.

Heureusement je n'attendis pas chez le dentiste et ma dent fut rapidement remise.
J'avais toujours eu de mauvaises dents. Le chirurgien m'avait fait une radio de la bouche et avait remarqué une foule de problèmes mais le peu de temps dont je disposais sur place ne permettait pas d'en faire plus pour le moment.
Je fus content de sortir tôt de chez le dentiste.

Nous retournâmes au travail de YU pour récupérer Tink.
La veille, le mauvais temps nous avait empêché d'aller au temple zen retirer les affiches posées au moment des recherches de Tink. C'est donc ce que nous décidâmes de faire.
Nous sommes donc allés réserver nos billets de train pour TaiDong.
J'entrai et marchai dans la gare avec Tink sur mon épaule pendant que Joy allait au guichet.
Personne dans la gare ne fit attention à nous. Tinkerbell ne leur posait aucun problème du moment que ce n'était pas un crabe vivant.
Tous les crabes vivants étaient bannis des gares et des trains de Taïwan depuis qu'un mec était monté dans un train avec un sac de crabes vivants. Certains s'étaient échappés et l'un d'entre eux fut écrasé en se faisant marcher dessus. Le propriétaire du crabe voulait 300 dollars taïwanais alors que la compensation pour un crabe devait tourner autour de 30. L'autre refusa donc de payer et cela finit en énorme baston.
Je ne sais qui gagna et qui perdit mais depuis ce jour la, les crabes vivants sont interdits dans les gares et les trains.

Comme nous avions du temps, nous sommes retournés au lac de LangTang où nous étions la veille.
Nous avons acheté des BianTan à emporter pour le déjeuner.
Il y avait beaucoup de vent et, comme hier, nous décidâmes d'annuler nos projets.

Je fis quelques rappels avec Tink puis je décidai de fabriquer encore un harnais de rechange. J'avais emmené comme modèle un des harnais que j'avais confectionné quelques jours plus tôt.
Soudain, alors que j'étais en train de travailler sur ce nouveau harnais, je repensai au jour où j'avais essayé plusieurs fois le harnais à Tink pour lui ajuster.
J'ai alors réalisé que, peut-être, ce n'était pas l'essayage et les ré-essayages qui l'avaient tant contrariée mais peut-être le coup que je lui avait fait à la fin.
Lorsque je lui avais fait croire que je n'allais pas lui mettre le harnais en le laissant bien en vue sur la table pendant que j'en cachais un autre dans ma poche.
Je lui avait dit que je voulais lui faire des caresses et quand elle était venue, je l'avais attrapée par surprise, fier de ma ruse et lui avait enfilé son harnais sans scrupules.
Je ne lui avais même pas fait la caresse promise. Je me sentais mal d'avoir été si mauvais avec elle ce jour là.

Elle était dans sa cage de transport car je ne pouvais pas la surveiller à 100% en fabriquant le harnais.
Je la laissai sortir. Elle était toujours gentille avec moi, même si je n'étais plus son préféré pour les grattouilles du soir.
Je lui parlai de ce jour, de combien j'étais désolé de lui avoir joué ce mauvais tour.
Je lui dit qu'elle compterait toujours pour moi. Elle ne sembla pas me prêter attention.
Je partis un peu plus loin avec elle pour faire des rappels. Elle répondit comme d'habitude : rapidement et précisément au signal.

Puis, nous prîmes le déjeuner que nous avions acheté plus tôt. Tink eut droit à du riz, des nouilles et des légumes mais elle décida que nos assiettes semblaient meilleures que la sienne et elle sauta de la balustrade pour nous rejoindre.
Elle persécuta Joy pour ses nouilles qui trempaient dans une sauce à la viande. Joy n'en voulait plus et Tink se jeta dessus.
Comme je me sentais toujours coupable du mauvais tour que je lui avais joué, je la laissai faire.

Entre promenades, rappels et petits séjours occasionnels dans sa cage de transport lorsque nous voulions lire ou nous reposer, la journée passa trop vite.
Notre séjour à Taïwan allait bientôt prendre fin.
Nous quitterions CHIAYI pour TAIDONG après demain à 8h20 du matin.
Demain sera notre dernier jour complet avec Tink.
Nous sommes rentrés assez tôt dans l'après-midi.

YU voulait nous emmener dans un resto japonais pour dîner. Vu le nombre de clients qui s'y pressaient, il en avait déduit que ce devait être une bonne adresse.
Mme YU ne pouvant pas venir avec nous, nous ne serions que tous les trois.
Tink resta à la maison.

C'était un genre de stand sur le bord de la route avec de petites tables éparpillées sur le trottoir.
Le chef et propriétaire de l'endroit était vêtu d'un kimono court traditionnel et portait un bandeau autour de la tête.
Beaucoup de tables étaient déjà occupées mais nous avions réservé.
Comme YU n'était jamais venu, il ne savait pas ce qui était bon et il commanda donc au chef sa spécialité.
L'homme acquiesça en nous assurant que nous ne serions pas déçus.
Peu de temps après, nous fûmes devant un énorme plat rempli de différents sashimis ainsi que diverses autres choses que je ne me risquerais même pas à vous décrire. Tout était servi dans des assiettes en céramique.
Malgré l'ambiance de "bord de route", la magnifique présentation des plats était la marque caractéristique d'une excellente cuisine japonaise.
Je peux dire honnêtement que ce fut l'un des meilleurs repas japonais que je fis de ma vie et... je me considère comme un connaisseur en cuisine japonaise.

Puis, Yu me dit qu'il était inquiet du fait que Tink vomisse parfois. Je lui expliquai que c'était un genre de marque d'affection chez les perroquets et le rassurai en lui disant qu'il n'était pas indispensable qu'il régurgite en retour pour faire plaisir à Tink.
Moi, je lui parlai des problèmes que j'avais pour lui mettre son harnais et je lui exposai ce que je pensais en être la cause et même si demain était mon dernier jour avec elle, je ferais sans doute mieux de ne pas la sortir si je devais pour cela la pourchasser comme je l'avais fait ces deux derniers jours.

Nous bûmes deux bouteilles de saké pour accompagner ce festin. La soirée fut excellente.
L'addition fut de 1360 dollars taïwanais (environ 40 dollars US). Excellent adresse pour amateurs de cuisine japonaise, malheureusement intraduisible.

Quand nous sommes rentrés à la maison, Tink dormais sur sa bibliothèque. Je fus content de voir que le "store" que je lui avait fabriqué fonctionnait et que la lumière de la rue n'éclairait plus son coin.
Je l'appelai tout doucement et lui demandai si elle voulait des caresses. Elle baissa la tête et je la caressai pendant qu'elle me pinçait le doigt gentiment.
Je lui redis que j'étais désolé de l'avoir trompée et que demain était mon dernier jour à CHIAYI.
Souriez, demain sera pire !!

kétile

#26
Mercredi 23 avril 2008


Ce matin la, je pris mes deux tasses de café sur le toit de la maison.
Les derniers événements s'entrechoquaient dans ma tête.

Le troisième niveau de la maison de YU donne sur le toit en terrasse, duquel on peut profiter d'une vue étendue sur les autres toits, sur les champs au loin et, si le temps était clair, la chaine de montagnes centrale qui traverse Taïwan et qui se trouve à l'ouest de CHIAYI.

Cette matinée était incroyable, comme un écrin pour notre dernier jour avec Tink.
Nous avions décidé de partir le 24 non seulement pour voir d'autres vieux amis mais aussi pour ne pas devenir envahissants pour les YU chez qui nous étions toujours bienvenus. Je craignais qu'à la longue les YU ne ressentent une certaine lassitude si notre séjour se prolongeait trop et je ne voulais en aucun cas laisser cela arriver.

Quand je descendis dans la pièce de Tink j'étais nerveux.
Je marchai vers elle. Elle était perchée sur sa bibliothèque.
Je lui dis que c'était notre dernier jour avant mon départ, je pris son harnais et, le tenant bien en vue, je m'approchai d'elle.
Elle ne bougea pas et lorsque la boucle du harnais fut assez proche, elle passa la tête à l'intérieur.
J'avais les larmes aux yeux. Elle me rendait si humble.
Avec amour, je finis de lui enfiler le harnais et y attachai la ligne.
Donc, les excuses que je lui avais présentées hier avaient été comprises. Elle savait que j'étais sincèrement désolé.

Nous étions prêts et sommes allés au travail de YU, tout proche.
Nous sommes ensuite allés prendre notre petit déjeuner favori composé de riz gluant et de porc savoureux. Nous avons aussi fait nos adieux à nos amis sur place.
Plus tard, dans l'après-midi, nous devions également aller dire au revoir à d'autres gens, nous n'allions donc pas pouvoir sortir Tink avec nous toute la journée.

Nous sommes retournés sur les bords du lac LangTang.
C'est un lac immense même si le niveau était bas en ce moment, dans l'attente d'un typhon pour le relever.
Il y avait plein d'autres endroits que la plate-forme en bois où s'arrêter bien qu'elle reste l'un de nos favoris.
Cette fois nous sommes allés quelques kilomètres plus loin, jusqu'au double pavillon. L'un d'entre eux était tout au bord de l'eau et l'autre une terrasse plus haut.
Nous nous sommes installés sur la terrasse en bois du pavillon le plus bas. Nous étions bien tous les trois ensemble.
Je faisait faire quelques vols à Tink de temps en temps.
Nous pouvions voir un homme en train d'essayer de lancer un filet. D'autres hommes arrivèrent. Comme nous étions plus hauts qu'eux, nous pouvions voir les poissons plus facilement. Ils nous crièrent de les aider à envoyer leur filet au bon endroit.
Ce n'était pas à moi de dire pourquoi ils pêchaient où c'était interdit, qui plus est à un endroit où le niveau d'eau était si bas.
Alors, guidant l'homme qui suivait mes instructions pour envoyer son filet, je projetai de faire en sorte d'aider les poissons à nager hors d'atteinte.

Il était temps de partir. Je demandai un dernier rappel à Tink d'une rampe en contrebas.
Nous avons quitté le double pavillon, attirés par le son d'un saxophone. A travers ses notes, le musicien semblait dire "je ne suis qu'un homme avec un long chemin devant moi."
Je m'éloignai, le sourire aux lèvres en pensant que je n'étais qu'un étudiant avec des oiseaux et des créatures, à qui il restait un long chemin à parcourir.
Je ne veux jamais penser que je suis un maitre en quoi que ce soit, ainsi je continuerais à apprendre de tous les animaux.

Nous avons ramenée Tink au travail de YU tôt dans l'après-midi en passant par la boutique d'articles de pêche pour dire au revoir au propriétaire et ami.
Nous sommes ensuite retournés au complexe QuoHua, profiter à nouveau de ses eaux bienfaisantes pendant quelques heures.

Puis, nous sommes retournés voir YU. Il avait pris le reste de son après-midi.
Il nous conduisit, avec Tink, à l'atelier de M. HSU. C'était la première fois que j'y venais.
Nous avons pris un thé dans son bureau avec sa femme et lui, tout en discutant.
M. HSU avait passé pas mal de temps à Singapour où il nous raconta qu'il s'était fait arnaquer de nombreuses fois dans des restaurants pour touristes.
J'imaginais aisément comment cela avait pu se passer. Le fait d'avoir grandi et passé toute sa vie à CHIAYI, Taïwan, avait contribué à faire de lui un homme honnête et confiant. Il avait commandé sans demander le prix avant et s'était retrouvé avec une addition exorbitante.

Nous sommes ensuite allés manger dans un restaurant réputé pour sa volaille.
Tink était connue dans ce restaurant aussi, sauf que cette fois, elle était avec moi. Elle ravit l'équipe du restaurant en faisant un rappel de quinze mètres.

YU ne connaissait pas M. CHEW, le propriétaire de la boutique d'articles de pêche et comme il était aussi très reconnaissant du remarquable travail mécanique et artistique que ce dernier avait fait sur la bobine/perche de Tink, nous nous y rendîmes après le repas.
YU et M. CHEW se serrèrent la main en remarquant qu'ils allaient peut-être devenir amis grâce à un oiseau.

La dernière soirée avec les YU fut, une fois de plus, très agréable.
Lui, sa femme, ses trois enfants, Joy, Tink et moi allâmes à ce petit resto que j'aimais tant et qui servait d'excellentes nouilles au bœuf ainsi qu'une soupe, également au bœuf et non moins excellente.
Je m'arrangeai cette fois pour détourner l'addition en appelant discrètement le patron (que je connaissais bien) pour lui dire combien il était injuste que je ne puisse jamais inviter mes amis à diner, sous prétexte que nous étions les "invités".

Puis nous sommes rentrés et j'ai monté Tink dans sa pièce.
Souriez, demain sera pire !!

kétile

#27
Jeudi 24 avril 2008


Nous nous sommes levés tôt.
Je pris mon dernier café-clope sur le toit/terrasse. Le temps était trop brumeux pour voir la chaine de montagnes.
Je mis le harnais à Tink. Nous étions tous dehors à 6h45. Les enfants partirent pour l'école.

YU nous emmena ensuite prendre un petit déjeuner dans un restaurant que nous ne connaissions pas, spécialisé dans le porridge de poisson, qui, comme vous deviez vous y attendre, était délicieux.
D'autres assiettes pleines de mets à base de poisson suivirent.
Certains trucs que le reste du monde jetterait sont fort appréciés par les chinois (comme les pattes de poulets ou de canards).

Puis, nous nous rendirent tous les cinq à la gare de CHIAYI.
Lorsque nous étions arrivés, nous avions tout ce temps merveilleux devant nous. Celui-ci était passé en un clin d'œil.
Cette fois, contrairement à la dernière fois, les adieux furent poignants mais joyeux.

En décembre dernier, avant de perdre Tink et d'avoir la peur de ma vie, je pensais être complètement guéri de son absence dans ma vie au quotidien.
Je sais maintenant que cette guérison n'était pas complète mais le processus pouvait maintenant reprendre.
Elle resterait toujours  comme un premier amour.

Je sais, bien sur, que je reviendrai voir les YU ainsi que Tink, peut-être autant pour eux que pour elle.
Ils montèrent dans  leur voiture et reprirent leur chemin avec Tink.
Nous montâmes dans notre train.
Souriez, demain sera pire !!

kétile

#28
Voilà l'histoire de Tinkerbell, perdue et retrouvée par Shanlung.
J'espère qu'elle vous aura intéressé.

Il y a beaucoup d'autres textes de Shanlung qui racontent avec talent sa vie avec ses animaux et en particulier ses oiseaux.
Si ça vous dit, je peux faire d'autres traductions.

Kétile
Souriez, demain sera pire !!

Le site de l\'association Perroquet Mania QualityBird : la boutique de vos oiseaux