Du choix de l’éleveur et oiseau sevré…

[daniel adrian]

Bonsoir,

Voici un sujet que je voulais ouvrir depuis un bout de temps afin de rectifier mon point de vue (ce qui fera sûrement plaisir à notre grand ordonnateur en chef.... :icon_e_biggrin:).
Comme il y a pour l'instant un autre sujet sur un chloro non sevré, c'est je pense le bon moment...

J'aurais pu en faire 2 sujets mais dans mon expérience les 2 thèmes se rejoignent...

Tout d'abord pour revenir un peu en arrière je voudrais rappeler que mes perroquets sont arrivés dans l'ordre suivant ;
Le kkto en 2007, le mâle conure en 2008, la femelle en 2009 et le mâle ara également en 2009

Tous proviennent d'un éleveur belge dont on m'a dit le plus grand bien.
Cet éleveur vend ses oiseaux non sevrés sous la justification de l'instauration d'une meilleure relation entre le propriétaire et son oiseau.
A son crédit j'ajouterais aussi que tous ses oiseaux étaient en excellente santé et étaient  testés et sexés.
Il m'a également donné une explication complète (avec démonstration et essais) sur la méthode de nourrissage (même si je me rends compte que ce n'est pas sur une heure que l'on peut expliquer tous les problèmes potentiels...). Il est également toujours resté très accessible en cas de questions.
Point négatif (hormis la vente d'oiseaux non sevrés...) : il a toujours refusé une visite de ses installations...

Les bons résultats et la relation obtenue avec mon kkto et avec les conures m'ont évidemment convaincu du bien-fondé de son point de vue (même si entre-temps j'ai fait la connaissance de votre forum et que je m'y suis fait sermonner par le grand G  :sm:).

Avec le mâle ara les choses se sont plutôt bien passé au niveau du nourrissage, mais par contre j'ai eu un oiseau qui depuis le début avait à mon sens des problèmes au niveau caractère (et comportemental).
J'en avais à l'époque parlé ici : http://www.perroquet.biz/perrok_cafe/forum/phpbb/index.php/topic,11789.0.html
Il a toujours été (et est toujours...) très nerveux, avec des réactions et des peurs exacerbées... Est-ce que l'éleveur aurait du (pu) détecter ces anomalies, est-ce du à des erreurs de mon côté... :kopkrab: je ne le serai sans doute jamais... Toujours est-il, qu'il reste un oiseau « difficile » (j'en reparlerai plus en détail dans le sujet le concernant).

Devant ce constat (et par peur du grand G :sm:) j'ai donc décidé un an plus tard de chercher une femelle (sevrée cette fois) pour mon ara. Après quelques recherches on m'a chaudement recommandé un autre éleveur.
Chez ce monsieur j'ai pu effectivement visité ses installations, voir les parents, avoir un contact avec la petite femelle qui venait tout juste d'être sevrée (elle avait 4 mois – ce que je trouvais fort jeune – surtout par rapport au sevrage de mon mâle...). Ce premier contact s'est très bien passé (le courant est passé...).

Depuis j'ai un oiseau extraordinaire...elle est d'une gentillesse... :0007:, d'une ouverture à l'apprentissage, d'une grande douceur, bref TRES différente du mâle.
De plus malgré le caractère nerveux du mâle elle s'est facilement adapté et ils forment un couple a priori assez stable.
Seul point négatif elle refuse le harnais (mais on y travaille....).

Force m'est donc de constater que les arguments relationnels pour justifier la vente d'oiseaux non sevrés sont FAUX.
Si j'insiste sur ce point c'est parce que j'étais convaincu du contraire et que je n'aime pas avoir tort, mais quand tel est le cas, j'ai besoin de le confesser... (çà doit être un traumatisme de jeunesse... :icon_confused:).

Je sais aussi entre temps que des gens qui font du vol libre comme Chris Biro ou  José préconisent l'apprentissage avec des oiseaux non sevrés, mais je pense qu'il faut retenir ce choix  (et comprendre pourquoi...) que dans ce cas de figure (ce qui somme toute est le cas de fort peu de personnes).
Et même dans ce cas le travail avec un oiseau sevré ne pose je pense pas vraiment de problème.

A la même période, j'ai également fait l'acquisition d'un femelle amazone.
Comme je désirais une sorte bien particulière (front jaune) le choix des éleveurs était plutôt restreint.
Je me suis donc retrouvé chez un éleveur dont je n'ai pu visiter les installations qui avait 2 amazones et un gris EAM à vendre.
Après avoir un peu insisté il a sorti la femelle de la cage en la tenant fermement par les pattes et en se faisant pincer au passage... (« vous voyez elle est docile... »  :icon_rolleyes:)
Je l'ai prise parce que je voulais cette sorte en particulier et qu'elle ne se trouve pas trop facilement (en Belgique en tous les cas...)

Cet oiseau est assez craintif et n'aime pas trop être touché, après pas mal de travail elle ne mord plus mais elle continue à grogner.
La différence entre les 2 oiseaux et l'approche des 2 éleveurs est considérable. Peut-être voulue, mais j'aurais du être plus patient et attendre un oiseau mieux sociabilisé... :icon_confused:

Je me suis aussi promis de ne plus acheter un oiseau sans avoir vu les installations de l'éleveur.
Je sais que par peur de vols certains éleveurs refusent ce genre de visite, mais il faut se dire que comme acheteur c'est un des points qui permet de juger du sérieux de l'élevage.
Si il y a sur ce forum des éleveurs qui refusent catégoriquement la visite de leur élevage, je serais intéressé de discuter de ce point de vue avec eux.

Pour conclure (c'était le but de ce sujet) si vous désirez acquérir un oiseau, allez visiter un ou des éleveurs, expliquez lui ce que vous attendez, écoutez le et attachez au moins autant d'importance au choix de cet éleveur qu'au choix de votre oiseau.
Et puis comme déjà dis, redis et rerépété n'achetez pas un oiseau non sevré : vous vous compliquez INUTILEMENT la vie et risquez la vie de votre oiseau...

Daniel

[Moya]

Très intéressant.
Merci Daniel.
Moya

[Grominik]

Merci Daniel pour cet article . :bravo:

Si il y a sur ce forum des éleveurs qui refusent catégoriquement la visite de leur élevage, je serais intéressé de discuter de ce point de vue avec eux.

En ce qui concerne les visites, nous avons fait le choix de rester "open" et de ne pas restreindre : même si il faut parfois jongler avec la légalité, certain problèmes et excès.
Je m'explique : de part les accords relatifs à notre autorisation préfectorale d'ouverture d'établissement et nos certificats de capacités nous sommes tenues légalement qu'à 7 visites par an.. ce qui est bien peu. Pour être en visites illimitées, il nous faudrait la capacité supérieure, à savoir "présentation au public" , mais peu d'entre nous l'ont .
Ceci dit, je considère qu'il est très important que le futur acquéreur-responsable puisse choisir au mieux l'éleveur et juge de la qualité de son travail.  Nous pensons donc que le meilleur moyen pour se rendre compte et donc de venir visiter son établissement et discuter avec lui. C'est pourquoi nous estimons qu'ouvrir nos portes est très important : et même si cela prend parfois du temps, cela permet surtout et avant tout de valoriser notre travail, mais aussi d'informer et former les gens... etc..etc...

A cela,  vient s'ajouter le problème des vols (en très fortes recrudescence) et des repérages inhérent aux visites. Afin de pallier à ce triste phénomène et de ne pas être obligé de transformer nos élevages en bunker, nous nous sommes groupés entre éleveurs de la région et avons décentralisé les espèces les plus sensibles vers des sites "non visitable" et dont l'adresse n'est jamais communiqué évitant ainsi certaines tentations.  Nous concentrons donc les visites sur un seul site adaptés ou nous sommes disponibles. Les chiens, système d'alarme et vidéo-surveillance font le reste... les cierges aussi ! :stress-ronge-les-ongles-95:

Ensuite, autres problème et pas des moindres,  il faut jouer et faire preuve de grande diplomatie avec les personnes qui font leur balade dominicale et qui veulent voir des perroquets : la, pas toujours  facile à faire comprendre que nous ne sommes pas un Zoo, que les oiseaux qui couvent ne sont pas toujours visibles, que les volières ne sont pas adaptées aux visites d'agrément mais plutôt à la tranquillité des oiseaux .. etc ..

Cette méthode de travail reste une organisation propre à notre association et en accord avec notre philosophie de l'élevage et nos moyens de gérer, mais je comprend tout à fait les éleveurs qui travaillent différemment et font le choix de tous cadenasser (ou presque) pour les raisons qui sont exposées ci dessus (vol, disponibilité, législation...) pas toujours facile de s'adapter.

Pour finir et revenir au sujet initial:  un petit rappel de l'article de NICO sur les Perroquets non sevrés : http://www.perroquet.biz/actualites/perroquet_non_sevre.htm

[piloui]

 

il faut jouer et faire preuve de grande diplomatie avec les personnes qui font leur balade dominicale et qui veulent voir des perroquets : la, pas toujours  facile à faire comprendre que nous ne sommes pas un Zoo

C'est tellement intéressant de visiter un bel élevage que je me sens vite " famille du dimanche "
Je comprends bien que cela ne doit pas être simple du tout, on comprend les 2 points de vue, celui de l'éleveur et celui de l'acquéreur...Pas simple du tout et même si j'aime visiter il me paraît normal que l'on veuille protéger ses oiseaux, du vol mais aussi du dérangement.
Grominik super si votre mode de fonctionnement parvient à satisfaire tout le monde, un très bon compromis !

[ENZORAUNA]

Je comprends parfaitement l'analyse de Daniel et partage entièrement les termes de sa conclusion.
J'ai également mis beaucoup de temps à sélectionner "mon" éleveur et c'est le fait qu'il soit proche de mon domicile, d'une part, et ouvert aux échanges verbaux et à plusieurs prises de contacts directes dans son élevage, d'autre part, qui m'a fait le choisir. Bien entendu, comme l'évoque très justement Dominique, il ne s'agit pas, pour autant, de demander aux éleveurs de se transformer en gardiens de parcs animaliers et des limites doivent sans doute être posées pour que cela reste gérable. Que des précautions de rigueur puissent être prises me semble tout à fait légitime ; un "client" n'a pas à réclamer de pouvoir déranger des oiseaux au nid, par exemple. A l'inverse, refuser à un client la possibilité de se faire une idée des conditions de l'élevage (organisation, volières, incubation, nourrissage, etc.) me semble toujours suspect...