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Ami(e)s de la poésie...

Démarré par ENZORAUNA, 11 Avril 2012 à 20:27:27

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ENZORAUNA

Le perroquet

Un gros perroquet gris, échappé de sa cage,
Vint s'établir dans un bocage :
Et là, prenant le ton de nos faux connaisseurs,
Jugeant tout, blâmant tout, d'un air de suffisance,
Au chant du rossignol il trouvait des longueurs,
Critiquait surtout sa cadence.
Le linot, selon lui, ne savait pas chanter ;
La fauvette aurait fait quelque chose peut-être,
Si de bonne heure il eût été son maître
Et qu'elle eût voulu profiter.
Enfin aucun oiseau n'avait l'art de lui plaire ;
Et dès qu'ils commençaient leurs joyeuses chansons,
Par des coups de sifflet répondant à leurs sons,
Le perroquet les faisait taire.
Lassés de tant d'affronts, tous les oiseaux du bois
Viennent lui dire un jour : mais parlez donc, beau sire,
Vous qui sifflez toujours, faites qu'on vous admire ;
Sans doute vous avez une brillante voix,
Daignez chanter pour nous instruire.
Le perroquet, dans l'embarras,
Se gratte un peu la tête, et finit par leur dire :
Messieurs, je siffle bien, mais je ne chante pas.


Jean-Pierre Claris de Florian (1755-1794).
Fable XVI, Livre III (1792).
RAGE DE LIRE AU NID

Le bonheur, c'est du chagrin qui se repose. (Léo Ferré) / Without hope, life is not worth living. (Harvey Milk) / On peut rire de tout, mais pas avec n'importe qui. (Pierre Desproges) / Tout ce que j'aime est immoral, illégal ou fait grossir. (Maud de Belleroche)

ENZORAUNA

Le perroquet

C'est très coquet
Un perroquet
Des plumes rouges
Bleues violettes
Ca vit ça bouge
Et ça répète
C'est très coquet
Un perroquet
Dans un baquet
Un perroquet
Ca fait trempette
Et ça répète
C'est très coquet
Un perroquet
Tais ton caquet
Vieux perroquet
Mais ça répète
Saperlipopette
C'est très coquet
Un perroquet

Jean Hugues Malineau
RAGE DE LIRE AU NID

Le bonheur, c'est du chagrin qui se repose. (Léo Ferré) / Without hope, life is not worth living. (Harvey Milk) / On peut rire de tout, mais pas avec n'importe qui. (Pierre Desproges) / Tout ce que j'aime est immoral, illégal ou fait grossir. (Maud de Belleroche)

ENZORAUNA

#2
Le perroquet

Aux jours de sa vieille détresse
Elle avait, la pauvre négresse,
Gardé cet oiseau d'allégresse.

Ils habitaient, au coin hideux,
Un de ces réduits hasardeux,
Un faubourg lointain, tous les deux.

Lui, comme jadis à la foire,
Il jacassait les jours de gloire
Perché sur son épaule noire.

La vieille écoutait follement,
Croyant que par l'oiseau charmant
Causait l'âme de son amant.

Car le poète chimérique,
Avec une verve ironique
A la crédule enfant d'Afrique.

Avait conté qu'il s'en irait,
A son trépas, vivre en secret
Chez l'âme de son perroquet.

C'est pourquoi la vieille au front chauve,
A l'heure où la clarté se sauve,
Interrogeait l'oiseau, l'oeil fauve.

Mais il riait, criant toujours,
Du matin au soir tous les jours:
"Ha ! Ha ! Ha ! Gula, mes amours !"

Elle en mourut dans un cri rauque,
Croyant que sous le soliloque
Inconscient du bavard glauque,

L'amant défunt voulait, moqueur,
Tailler l'amour de son vieux coeur.
Elle en mourut dans la rancoeur.

L'oiseau pleura ses funérailles,
Puis se fit un nid de pierrailles
En des ruines de murailles.

Mais il devint comme hanté;
Et quand la nuit avait chanté
Au clair du ciel diamanté,

On eût dit, à voir sa détresse,
Qu'en lui pleurait, dans sa tendresse,
L'âme de la pauvre négresse.


Émile Nelligan (1879-1941)
RAGE DE LIRE AU NID

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indyetjuju

#3
a suppr


ENZORAUNA

Jean de La Fontaine
Deux Perroquets, l'un père et l'autre fils,
Du rôt d'un Roi faisaient leur ordinaire.
Deux demi-dieux, l'un fils et l'autre père,
De ces oiseaux. faisaient leurs favoris.
L'âge liait une amitié sincère
Entre ces gens : les deux pères s'aimaient ;
Les deux enfants, malgré leur coeur frivole,
L'un avec l'autre aussi s'accoutumaient,
Nourris ensemble, et compagnons d'école.
C'était beaucoup d'honneur au jeune Perroquet ;
Car l'enfant était Prince, et son père Monarque.
Par le tempérament que lui donna la parque,
Il aimait les oiseaux. Un Moineau fort coquet,
Et le plus amoureux de toute la Province,
Faisait aussi sa part des délices du Prince.
Ces deux rivaux un jour ensemble se jouants,
Comme il arrive aux jeunes gens,
Le jeu devint une querelle.
Le Passereau, peu circonspec,
S'attira de tels coups de bec,
Que, demi-mort et traînant l'aile,
On crut qu'il n'en pourrait guérir
Le Prince indigné fit mourir
Son Perroquet. Le bruit en vint au père.
L'infortuné vieillard crie et se désespère,
Le tout en vain ; ses cris sont superflus ;
L'oiseau parleur est déjà dans la barque ;
Pour dire mieux, l'Oiseau ne parlant plus
Fait qu'en fureur sur le fils du Monarque
Son père s'en va fondre, et lui crève les yeux.
Il se sauve aussitôt, et choisit pour asile
Le haut d'un Pin. Là dans le sein des Dieux
Il goûte sa vengeance en lieu sûr et tranquille.
Le Roi lui-même y court, et dit pour l'attirer :
Ami, reviens chez moi : que nous sert de pleurer ?
Haine, vengeance, et deuil, laissons tout à la porte.
Je suis contraint de déclarer,
Encor que ma douleur soit forte,
Que le tort vient de nous : mon fils fut l'agresseur.
Mon fils ! non. C'est le sort qui du coup est l'auteur.
La Parque avait écrit de tout temps en son livre
Que l'un de nos enfants devait cesser de vivre,
L'autre de voir, par ce malheur.
Consolons-nous tous deux, et reviens dans ta cage.
Le Perroquet dit : Sire Roi,
Crois-tu qu'après un tel outrage
Je me doive fier à toi ?
Tu m'allègues le sort : prétends-tu par ta foi
Me leurrer de l'appât d'un profane langage ?
Mais que la providence ou bien que le destin
Règle les affaires du monde
Il est écrit là-haut qu'au faîte de ce pin
Ou dans quelque Forêt profonde,
J'achèverai mes jours loin du fatal objet
Qui doit t'être un juste sujet
De haine et de fureur. Je sais que la vengeance
Est un morceau de Roi, car vous vivez en Dieux.
Tu veux oublier cette offense :
Je le crois : cependant il me faut pour le mieux
Eviter ta main et tes yeux.
Sire Roi mon ami, va-t'en, tu perds ta peine ;
Ne me parle point de retour ;
L'absence est aussi bien un remède à la haine
Qu'un appareil contre l'amour.
RAGE DE LIRE AU NID

Le bonheur, c'est du chagrin qui se repose. (Léo Ferré) / Without hope, life is not worth living. (Harvey Milk) / On peut rire de tout, mais pas avec n'importe qui. (Pierre Desproges) / Tout ce que j'aime est immoral, illégal ou fait grossir. (Maud de Belleroche)

Moya

"Il faut que les riches vivent plus simplement pour que les pauvres puissent simplement vivre"
"Si haut que l'on soit placé on n'est jamais assis que sur son cul"
"La vie ne devrait pas être d'attendre que les orages passent, mais d'apprendre à danser sous la pluie"
"Ma seule certitude : le doute"

Morgane

 :0007: ce sont là de biens jolis mots, merci Enzo  :bravo:
Les beaux arts sont au nombre de 5, dont la patisserie est le plus grand support. (Antonin Carême)

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