Gris aperà§u à Besanà§on - Article Est Républicain

[Grominik]

Article paru dans l'Est Républicain en page / BESANà‡ON 11/01/2008

Un perroquet ne fait pas le printemps

Nombre de riverains de la place Marulaz ont cru avoir la berlue, hier matin, en voyant l'animal perché sur une branche d'un arbre de la place. Dès 9 h, un vaillant perroquet au plumage chamarré trônait dans la ramure. Dans les bistrots alentour, les plus affûtés parlaient d'un «perroquet du Gabon», mais tout le monde se demandait bien d'où il pouvait venir. «La rumeur dit qu'il se serait échappé d'une cage de Bregille», expliquait hier après-midi Jean-Guy Bardey, le patron du bar Le Comptoir, où le volatile a échauffé bien des gosiers. «En voyant ce drôle d'oiseau perché là -haut, juste en face, à  2,50 m du sol, certains ont plaisanté en y voyant les premiers effets du réchauffement climatique!»
Dans l'après-midi, l'oiseau n'ayant pas bougé de son perchoir, les sapeurs-pompiers ont été appelés, ainsi que les services municipaux. Mais en voyant arriver l'armada, le volatile a mis les adjas et s'est envolé. Où s'est-il perché? A-t-il retrouvé sa cage?
Contactés hier soir, les services de la Citadelle indiquaient qu'il n'était pas parti de chez eux et n'y était pas arrivé. Selon Jean-Yves Robert, conservateur adjoint, «il n'est pas rare de récupérer ainsi des perroquets. Parfois, les gens trouvent cela sympa d'en avoir un chez eux, mais ils oublient que ces oiseaux crient et, quand cela devient infernal, ils les relâchent dans la nature. Il nous est ainsi arrivé d'en recueillir deux la même année, un à  Planoise et un aux Chaprais.» Celui-ci s'est-il enfui ou a-t-il été remis en liberté? En attendant, aux dires des spécialistes, il s'agit d'une espèce résistante qui, une fois acclimatée à  la région, et à  condition qu'il ne fasse pas trop froid, peut très bien vivre en liberté. «Un ara a ainsi vécu plusieurs mois en liberté du côté de Montbéliard avant d'être récupéré», atteste Jean-Yves Robert. «Si celui-ci trouve quelques noix ou quelques pommes à  manger, et si le mercure ne descend pas trop bas, ce gris du Gabon peut très bien vivre en liberté.»
P. L.


Le gris du Gabon était perché hier place Marulaz.