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[débat de fond]Le perroquet éprouve t'il des sentiments ?

Démarré par zebulon, 06 Janvier 2008 à 06:04:49

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zebulon

[align=center:1bmlzpzd]Le perroquet éprouve t'il des sentiments ?[/align:1bmlzpzd][/b]

Définition de sentiment : on parle de sentiment affectif dans ce cas de figure.

Avec les différents acteurs qui vont prendre part à  ce débat de fond soit par des expériences personnelles, professionnelles ou autres, je désire approfondir une réflexion ou peut être une conviction.

 Ma grande interrogation, est de définir si sentiment chez le perroquet existe réellement, j'entends par sentiment dans un premier temps les sentiments éprouvés entre congénères et dans un second temps, sentiment éprouvés envers l'Homme.

Dans la nature, il est évident que le dernier cas (sentiment éprouvés envers l'Homme) ne se pose pas, je vais m'attarder du perroquet de compagnie, ce perroquet qu'on a décidé d'adopter un beau jour.

Quel sentiment ce perroquet éprouve pour ses "maitres" ? qu'est ce qui pousse un perroquet à  se diriger vers un seul individu, car c'est le perroquet qui choisi bien souvent et non le contraire, peut on parler de sentiments ?

Les expériences, récits me poussent à  le croire, le comportement du perroquet envers son humain, ses échanges de tendresse, l'appropriation de l'humain, jusqu'à  empêcher quiconque de s'en approcher, la régurgitation du perroquet pour son humain celà  serait il donc une démonstration affective ?

Certains perroquets vont même jusqu'à  la mutilation quand ils se sentent délaissés ou par jalousie.

Ces sentiments s'ils existent et ressentis sont donc impulsés par l'Homme, sont ils finalement une bonne chose pour l'oiseau ?

Au cours de mes lectures, échanges d'expériences, il n'est pas rare d'être confronté à  des perroquets de compagnie qui refuse tout contact avec des congénères du même sexe ou de sexe opposé.

Dans la nature l'approche est différente les perroquets vivent en colonie et ne cherchent absolument pas le contact avec l'Homme considéré ici comme un prédateur.

L'observation des perroquets en couple dans la nature est assez surprenante, l'exemple des grands aras qui ont des gestes parfaitement synchronisés et en harmonie démontrent une parfaite entente (comportement également visible en captivité avec des couples dont l'entente est parfaite), leur séance de "gratouilles" réciproque serait l'expression de leur sentiment entre congénères ?

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Photos  avianweb[/align:1bmlzpzd]

Les sentiments des perroquets en captivité ou dans la nature peuvent ils comparés aux sentiments qu'éprouvent les humains entre eux ?

Si dans un débat constructif et riche d'expérience on pouvait obtenir un début de réponse, l'échange est ouvert.

bonsai

#1
Puisqu'il en faut un pour commencer, je me jette.
Il faut un réel débat effectivement pour un sujet aussi vaste, des annectotes et expériences pour étayer celui-ci.
Certains éléments partiels on déjà  été exposés dans d'autres post et
 on a pu vérifier que les avis sont très partagés.
Personnellement je suis convaincu que nos oiseaux, sont guidés par des ractions instinctives, mais que celles-ci sont fortement modifiées et adaptées en fonction de sentiments bien réels.
Mais attention, ces sentiments ne portent pas que sur l'affection à  une personne, c'est de ceux là  dont on parle le plus car ils flattent notre sensibilité humaine, mais il y en a bien d'autre à  mon avis, comme la haine, la colère, la jalousie, la peur, l'ennui, la détresse etc.
L'erreur aussi est certainement de mettre ces sentiments en parallèle avec le ressenti humain, des ressemblances sont évidentes à  mon avis, mais les forces de l'instinct subsistent, et l'intelligence n'est pas non plus la même pour que toutes les réactions soient prévisibles .
Et puis comme les humains, ils n'ont peut-être pas tous les même sensibilités, et expriment celles-ci différemment selon leurs dispositions quotidiennes.

piloui

#2
CitationPersonnellement je suis convaincu que nos oiseaux, sont guidés par des ractions instinctives, mais que celles-ci sont fortement modifiées et adaptées en fonction de sentiments bien réels.
Ce qu'il faudrait prouver alors c'est que les hommes sont différents et ça, ça va être rude !
Il est bien évident que les oiseaux ( pas que les oiseaux) ont des sentiments. Maintenant quand on voit le manque de compréhension qu'il y a entre les gens, se mettre à  la place d'un oiseau...c'est ridicule !
S

bonsai

#3
La compréhension entre les gens n'a rien a voir avec les sentiments, et il n'est pas forcement ridicule de s'interroger individuellement sur un tel sujet.
Si c'était le cas, nous ne devrions plus réfléchir ou débattre de rien du tout.
Mais le ridicule ne tue pas !! je ne risque donc rien ! pas plus que d'autres ...
De plus, il n'est pas question de se mettre non plus à  la place des oiseaux, mais de les observer et tenter d'interprêter et partager des points de vues (c'est ce que j'avais compris ?)

zebulon

#4
Citation de: "bonsai"De plus, il n'est pas question de se mettre non plus à  la place des oiseaux, mais de les observer et tenter d'interprêter et partager des points de vues (c'est ce que j'avais compris ?)

Exactement, c'est l'échange des points de vue dont on parle et non le fait de se mettre à  la place de l'oiseau, car ça c'est un autre débat...

Citation de: "bonsai"L'erreur aussi est certainement de mettre ces sentiments en parallèle avec le ressenti humain

C'est un peu vers ce sens que je voulais pousser ce débat, effectivement n'est ce pas une erreur humaine de mettre le sentiment de l'oiseau en parallèle avec le ressenti humain justement ?

Citation de: "bonsai"Mais attention, ces sentiments ne portent pas que sur l'affection à  une personne, c'est de ceux là  dont on parle le plus car ils flattent notre sensibilité humaine, mais il y en a bien d'autre à  mon avis, comme la haine, la colère, la jalousie, la peur, l'ennui, la détresse etc

C'est bien pour celà  que j'ai choisi la définition de "sentiment affectif" pour éviter d'aborder tous les sentiments dans un même post, on est bien d'accord sur le fait qu'il y a une multitude de sentiments...

++

jsf

#5
Selon le Trésor :
CitationIII.  Domaine de l'affectivité
A. 1. à‰tat affectif complexe, assez stable et durable, composé d'éléments intellectuels, émotifs ou moraux, et qui concerne soit le « moi » (orgueil, jalousie...) soit autrui (amour, envie, haine...).

L'intellect d'un perroquet n'ayant rien à  voir avec celui de l'homme, il faut considérer un "sentiment" SANS éléments intellectuels.

Un texte d'Ouspensky à  propos de la psychologie animale [Je l'ai raccourci, il vaut la peine d'être lu] :

CitationExtrait, traduit de l'anglais, de Tertium Organum:

L'unité de base de notre perception est la sensation. Une sensation est un changement élémentaire dans l'état de notre vie intérieure, produit - nous semble-t-il - soit par quelque changement dans l'état du monde extérieur par rapport à  notre vie intérieure, soit par un changement dans notre vie intérieure par rapport au monde extérieur. Il suffit de définir une sensation comme étant un changement élémentaire dans l'état de notre vie intérieure. Eprouver une sensation, est pensons-nous, pour ainsi dire, le reflet d'un certain changement survenu dans le monde extérieur.

Les sensations que nous éprouvons laissent certaines traces dans notre mémoire. Lorsqu'ils s'accumulent, les souvenirs des sensations se fondent peu à  peu dans notre conscience, en groupes formés selon leurs similitudes ; ils s'associent, s'assemblent, ou contrastent. Généralement, les sensations éprouvées étroitement les unes avec les autres, surgissent dans notre mémoire associées de la même manière. Et graduellement, les souvenirs de sensations forment des représentations.

Les représentations sont, en quelque sorte, des souvenirs groupés de sensations. Lors de la formation de représentations, le groupement de sensations suit deux directions clairement définies. La première direction d'après le caractère de la sensation ; par exemple, une sensation de couleur jaune sera liée à  d'autres sensations de couleur jaune, une sensation de goût acidulé avec d'autres sensations de goût acidulé. La deuxième direction, d'après l'époque à  laquelle la sensation est éprouvée.

Lorsqu'un groupe qui forme une représentation contient des sensations différentes expérimentées simultanément, le souvenir de ce groupe particulier de sensations est attribué à  une cause commune. La « cause commune » est projetée vers le monde extérieur en tant qu'objet, et il est supposé que la représentation en question reflète les propriétés réelles de cet objet.

Un tel groupe de souvenirs constitue par exemple la représentation d'un arbre - cet arbre-ci. Dans ce groupe entrent la couleur verte des feuilles, leur odeur, leurs nuances, le bruissement du vent dans les branches, etc. Toutes ces choses prises ensemble, forment, pourrait-on dire, le foyer des rayons émis par notre mental et graduellement concentrés sur l'objet extérieur, et qui peuvent coïncider parfaitement ou non avec celui-ci.

Dans les complexités plus grandes de la vie mentale, les souvenirs de représentations subissent le même processus que les souvenirs de sensations. A mesure qu'ils s'accumulent, les souvenirs de représentations ou « images de représentation » s'associent des façons les plus variées, sont mis ensemble, contrastés, mis en groupes pour, finalement, donner naissance à  des concepts.

Dès lors, des diverses sensations éprouvées à  différents moments (en groupes) naît, dans un enfant, la représentation d'un arbre (cet arbre-ci), et plus tard, à  partir des images des représentations de différents arbres est formé le concept de l'arbre, c'est-à -dire non pas de cet arbre-ci en particulier, mais d'un arbre en général. La formation de concepts mène à  la formation de mots et à  l'apparition du discours.

Le discours est composé de mots ; chaque mot exprime un concept. Le concept et le mot sont en fait la même chose, sauf que l'un (le concept) se rapporte à  l'aspect intérieur, tandis que l'autre (le mot) se rapporte à  l'aspect extérieur. Le mot est le signe algébrique d'une chose.

Dans notre discours, les mots expriment des concepts ou des idées. Les idées sont plus larges que les concepts ; elles ne sont pas un signe de groupe pour des représentations similaires, mais elles embrassent des groupes de représentations dissemblables, ou même des groupes de concepts. Donc, une idée est un complexe ou un concept abstrait.

Actuellement, l'homme moyen, pris comme norme, possède trois unités de vie mentale : la sensation, la représentation, et le concept.

L'observation montre, en outre, que dans certaines personnes apparaît à  certains moments, comme une quatrième unité de vie mentale, que les différents auteurs et écoles nomment différemment, mais dans laquelle l'élément de perception d' idées est toujours relié à  l'élément émotionnel. Si l'idée de Kant s'avère, si l'espace avec ses caractéristiques est une propriété de notre conscience et non une propriété du monde extérieur, alors la tridimensionnalité du monde doit dépendre d'une manière ou d'une autre de la constitution de notre appareil mental.

Concrètement, la question peut être posée comme ceci : Quelle est la relation de l'étendue tridimensionnelle du monde avec le fait que notre appareil mental contient des sensations, des représentations et des concepts, et qu'ils apparaissent exactement dans cet ordre?

Nous avons un appareil mental de cette sorte, et le monde est tridimensionnel. Comment prouver que la tridimensionnalité du monde dépend de cette constitution particulière de notre appareil mental?

Si nous étions capables de modifier notre appareil mental et d'observer que le monde qui nous entoure change à  mesure que nous opérons ces modifications, cela nous prouverait que les propriétés de l'espace dépendent des propriétés de notre mental. Si la forme supérieure de vie intérieure mentionnée précédemment (qui apparaît seulement accidentellement et dans des conditions dont on ignore à  peu près tout) pouvait être rendue aussi définie, aussi précise et aussi obéissante à  notre volonté qu'un concept et si, de ce fait, le nombre des caractéristiques de l'espace devenait plus grand, c'est-à -dire que si l'espace, au lieu d'avoir trois dimensions, en avait quatre, ceci confirmerait notre supposition et prouverait l'idée de Kant selon laquelle l'espace, avec ses propriétés, est la forme de notre perception sensorielle.

Si nous pouvions réduire le nombre des unités de notre vie mentale et nous priver nous-mêmes ou les autres des concepts, faisant fonctionner notre propre mental ou le leur seulement d'après des représentations et des sensations; si, de ce fait, le nombre des caractéristiques de l'espace qui nous entoure diminuait, c'est-à -dire que si, pour ces personnes, le monde devenait bidimensionnel au lieu de tridimensionnel et, en limitant encore davantage leur appareil mental, c'est-à -dire si on les privait de représentations, le monde devenait unidimensionnel, cela confirmerait notre hypothèse et l'idée de Kant pourrait être considérée comme avérée.

Donc, l'idée de Kant pourrait être prouvée expérimentalement si nous étions capables d'assurer que pour un être ne possédant rien d'autre que des sensations, le monde est unidimensionnel ; pour un être possédant sensations et représentations il est bidimensionnel ; et pour un être possédant, outre les concepts et les idées, également des formes supérieures de perception, le monde est quadridimensionnel.

La proposition de Kant au sujet du caractère subjectif de l'idée d'espace pourrait être considérée comme prouvée si:

a) pour un être qui ne possède rien d'autre que des sensations notre monde tout entier, avec toutes ses variétés de formes, apparaît comme une ligne; si l'univers de cet être a une dimension, c'est-à -dire si cet être est unidimensionnel en vertu des propriétés de sa perception; et

b) pour un être ayant la capacité de former des représentations, outre sa capacité a éprouver des sensations, le monde a une étendue bidimensionnelle, c'est-à -dire si notre monde tout entier, avec son ciel bleu, ses nuages, ses arbres verts, ses montagnes et ses précipices, apparaît comme un plan; si l'univers de cette personne n'a que deux dimensions, c'est-à -dire, si cet être est bidimensionnel en vertu des propriétés de sa perception.

En résumé, la proposition de Kant serait prouvée si nous voyons que, pour un sujet donné, le nombre des caractéristiques du monde change selon les changements survenus dans son appareil mental.

Il ne semble pas possible de faire l'expérience de la réduction des caractéristiques mentales, parce que nous ne savons pas comment restreindre notre propre appareil mental ou celui d'autres personnes, avec les moyens dont nous disposons ordinairement. Des expériences pour tenter d'augmenter le nombre des caractéristiques mentales ont été faites, mais pour diverses raisons, elles ne sont pas suffisamment convaincantes. La raison principale en est qu'un accroissement des facultés mentales produit, dans notre monde intérieur, tellement d'innovations que ces nouveautés masquent les changements qui se produisent simultanément dans nos perceptions habituelles du monde. Nous ressentons la nouveauté, mais nous sommes incapables de définir exactement la différence.

Nombreux sont les enseignements, et les doctrines religieuses et philosophiques qui ont pour objectif avoué ou caché, précisément cette expansion de conscience. Cela a été de tout temps l'objectif du mysticisme, de toutes les religions, c'est là  l'objectif de l'occultisme, l'objectif du yoga d'orient. Mais la question de l'expansion de conscience exige une étude particulière.

Entre-temps, afin de prouver les dissensions mentionnées précédemment à  propos des changements dans le monde, qui seraient le résultat de changements dans l'appareil mental, il suffit d'examiner l'hypothèse concernant la possibilité d'un nombre restreint de caractéristiques mentales.

Si nous ne savons pas comment faire des expériences dans cette perspective, peut-être est-il cependant possible d'observer. Nous devons nous poser la question suivante: Y a-t-il, dans le monde, des êtres dont la vie mentale est inférieure à  la nôtre dans le sens qui nous intéresse ?

De tels êtres, dont la vie mentale est inférieure à  la nôtre, existent indubitablement. Ce sont les animaux. Nous en savons très peu en ce qui concerne la différence entre le processus mental d'un animal et celui d'un être humain ; et notre « psychologie conversationnelle » ordinaire en ignore tout. En général, on nie l'existence de la raison chez les animaux, ou bien, tout au contraire, on leur prête notre propre psychologie, mais « limitée » (encore que nous ignorions en quoi consiste cette limitation). Et puis nous disons qu'un animal n'est pas doué de raison mais a de l'instinct. Mais nous avons une idée très nébuleuse de ce qu'est l'instinct. Je ne parle pas que de la psychologie populaire, mais également de la psychologie « scientifique ».

Cependant, essayons de découvrir ce qu'est l'instinct et ce qu'est la mentalité animale. En premier lieu, examinons les actions d'un animal et déterminons de quelle manière celles-ci diffèrent de celles d'un être humain. Si ces actions sont instinctives, qu'est-ce que cela signifie?

Chez les êtres vivants nous distinguons des actions réflexes, des actions instinctives, des actions rationnelles, des actions automatiques. Les actions réflexes sont simplement des réponses par le mouvement, des réactions à  des stimulations provenant de l'extérieur, qui se produisent toujours de la même manière, peu importe leur utilité ou leur manque d'utilité, leur opportunité ou leur manque d'opportunité dans une situation donnée. Leur origine et leurs lois sont le résultat de la simple irritabilité de la cellule.

Que signifie « irritabilité de la cellule » et quelles sont ces lois?

L'« irritabilité de la cellule » exprime sa capacité à  répondre par le mouvement à  une irritation extérieure. Des expériences faites sur de simples organismes vivants monocellulaires ont montré que l'irritabilité est régie par des lois strictement définies. La cellule répond par le mouvement à  une irritation extérieure. La force du mouvement de réponse est accrue en proportion de l'augmentation de la force d'irritation, mais il n'a pas été possible d'établir le ratio exact. Afin de provoquer un mouvement de réponse, l'irritation doit être suffisamment forte. Toute irritation éprouvée laisse une certaine trace dans la cellule, rendant celle-ci plus susceptible d'éprouver de nouvelles irritations. Ceci est prouvé par le fait qu'à  une irritation répétée avec une force égale, la cellule répond par un mouvement plus accentué qu'à  la première irritation. Et si les irritations sont encore répétées, la cellule répond par un mouvement de plus en plus accentué, jusqu'à  une certaine limite. Ayant atteint cette limite, la cellule est fatiguée, dirait-on, et commence à  répondre à  une même irritation, par des mouvements de plus en plus faibles. La cellule paraît s'être accoutumée à  l'irritation. Pour la cellule, celle-ci commence à  faire partie de son environnement permanent et la cellule cesse d'y réagir, parce qu'elle ne réagit qu'à  des changements dans les conditions permanentes. Si dès le début l'irritation est trop faible que pour produire un mouvement de réponse, elle laisse cependant une trace invisible dans la cellule. Cela est démontré par le fait que, si on produit de faibles irritations, il est possible d'y faire réagir la cellule. Donc, dans les lois d'irritabilité nous apercevons ce qu'on pourrait qualifier de rudiments de facultés de mémoire, de fatigue et d'habitude. La cellule produit l'illusion d'un être qui, bien que non conscient ni doué de raison, est cependant capable de se souvenir, de former des habitudes, et de se fatiguer.

Si nous nous laissons presque tromper par une cellule, combien plus facilement encore serons-nous trompés par la vie complexe d'un animal. Mais revenons à  notre analyse des actions.

Les actions réflexes d'un organisme sont les actions qui impliquent tout l'organisme ou une partie de celui-ci, comme le fait la cellule, c'est-à -dire dans les limites de la loi d'irritabilité. Nous observons de telles actions et chez l'homme, et chez l'animal. Un frisson parcourt l'être humain qui éprouve un froid soudain ou un effleurement inattendu. Il cligne des yeux si un objet s'approche rapidement de lui ou le touche. Lorsqu'un homme est assis jambes pendantes, son pied donne un brusque coup en avant lorsque le tendon qui se trouve en dessous du genou est heurté. Ces mouvements se produisent indépendamment de la conscience et peuvent même se produire en opposition avec la conscience. En règle générale, la conscience les perçoit comme des faits déjà  accomplis. Et ces mouvements ne doivent pas nécessairement être opportuns. Le pied sera projeté vers l'avant toutes les fois que le tendon sera heurté, même s'il risque d'être blessé par un couteau ou du feu.

Les actions instinctives sont des actions logiques, mais qui sont accomplies sans conscience de choix ni de but.

Elles se produisent lors de l'apparition d'une qualité émotionnelle dans une sensation, c'est-à -dire à  partir du moment où du plaisir ou de la douleur est associé à  la sensation.

Et de fait, avant l'apparition de l'intellect humain, les « actions » dans tout le règne animal, sont destinées à  obtenir ou faire durer du plaisir, ou à  éviter de la douleur. Nous pouvons affirmer en toute certitude que l'instinct est plaisir-douleur qui, comme les pôles négatif et positif d'un aimant, repousse-attire l'animal dans l'une ou l'autre direction, le forçant ainsi à  accomplir tout une série d'actions complexes, à  des moments tellement opportuns qu'elles paraissent conscientes, et non seulement conscientes, mais basées sur une prédiction de l'avenir qui frise parfois la clairvoyance : par exemple la migration des oiseaux, la construction de nids pour des jeunes non encore nés, la découverte du chemin vers le sud en automne et vers le nord au printemps, etc. Mais en fait, toutes ces actions sont expliquées par l'instinct seul, c'est-à -dire que ces animaux recherchent le plaisir et fuient la douleur.

Au cours de périodes si longues que des milliers d'années comptent pour des journées, il y a eu chez tous les animaux, par la sélection, un type qui vit dans cette subordination. Cette subordination est opportune, c'est-à -dire que ses résultats mènent au but recherché. La raison de ceci est très claire. Si la sensation de plaisir provient de quelque chose qui nuit à  l'espèce, cette espèce ne pourra survivre et donc s'éteindra bientôt. L'instinct est le facteur de guidance, mais seulement aussi longtemps que cet instinct est opportun. Dès qu'il cesse d'être opportun, il devient un facteur de guidance vers la mort, et l'espèce s'éteint. Normalement, le plaisir est agréable et la douleur désagréable, non pas pour son utilité ou sa nocivité, mais comme une conséquence de celle-ci. Les influences qui se sont révélées utiles à  une espèce donnée pendant sa vie végétale, en viennent à  être éprouvées comme agréables lors de la transition vers la vie animale; les expériences néfastes sont éprouvées comme désagréables. Une même influence, disons une certaine température par exemple, peut être utile et agréable à  une espèce, et néfaste et désagréable à  une autre. Il est clair, dès lors, que la subordination au plaisir et à  la douleur doit être opportune. L'agréable est agréable parce qu'il est utile ; le désagréable est désagréable parce qu'il est néfaste.

L'étape qui suit les actions instinctives est l'apparition d'actions rationnelles et d'actions automatiques. Une action rationnelle est une action reconnue par le sujet qui l'accomplit, avant que celle-ci soit accomplie: une action que le sujet agissant peut qualifier, définir, expliquer, et dont la cause et le but peuvent être définis avant son accomplissement.

Les actions automatiques sont celles qui ont été rationnelles pour un sujet donné mais qui sont ensuite devenues habituelles et inconscientes de par leurs nombreuses répétitions. Les actions automatiques apprises par des animaux dressés étaient rationnelles auparavant, non pas chez l'animal, mais chez le dresseur. De telles actions paraissent souvent très rationnelles, mais c'est pure illusion. L' animal se souvient de l'ordre des actions, dès lors celles-ci paraissent réfléchies et opportunes. Et il est vrai qu'elles ont été pensées, mais pas par l'animal. On confond souvent les actions automatiques avec les actions instinctives; et il est vrai qu'elles ressemblent aux actions instinctives, mais en même temps, il y a une énorme différence entre les deux. Les actions automatiques sont créées par le sujet au cours de sa propre vie. Et avant de devenir automatiques, elles ont dû longtemps être rationnelles pour ce sujet ou pour quelqu'un d'autre.

Les actions instinctives sont créées pendant la vie d'une espèce, et la faculté de les accomplir est transmise telle quelle par l'hérédité. On peut dire que les actions automatiques sont celles qu'un sujet particulier a mises au point pour lui-même. Les actions instinctives ne peuvent être des actions automatiques mises au point par une espèce donnée, parce qu'elles n'ont jamais été destinées à  des individus particuliers de cette espèce mais sont les résultats d'une série complexe de réflexes.        .

Réflexes, actions instinctives et actions « rationnelles » peuvent être considérés comme réfléchis, (reflétés) c'est-à -dire non indépendants.

Les premières, les deuxièmes et les troisièmes sortes d'actions proviennent non de l'homme lui-même, mais du monde extérieur. Un être humain n'est qu'une station de transmission ou de transformation de forces ; toutes ses actions appartenant à  ces trois catégories sont produites par des impressions en provenance du monde extérieur. Dans ces trois sortes d'actions, l'être humain n'est en fait qu'un automate, conscient ou inconscient de ses actions. Rien ne provient de lui-même.

Seule la catégorie la plus élevée d'actions, c'est-à -dire les actions conscientes (que nous n'observons pas, en général, parce que nous les confondons avec les actions rationnelles, principalement parce que nous nommons conscientes des actions « rationnelles ») ne dépendent pas seulement d'impressions en provenance du monde extérieur, mais également de quelque chose d'autre. Mais la capacité d'accomplir de telles actions se rencontre très rarement, et peu nombreux sont les humains à  la posséder. Ces personnes peuvent être définies comme appartenant au type humain supérieur.

Ayant défini les divers types d'actions, revenons à  présent à  la question: En quoi l'appareil mental de l'animal diffère-t-il de celui de l'être humain?

Des quatre catégories d'actions, deux seulement sont accessibles à  l'animal. La catégorie des actions « rationnelles » ne leur est pas accessible. Ceci est prouvé tout d'abord par le fait que les animaux ne parlent pas comme nous le faisons.

Il a été démontré précédemment que la faculté de discours est indissolublement liée à  la faculté de former des concepts. En conséquence, nous pouvons dire que les animaux ne forment pas de concepts.

Ceci est-il vrai, et la possession d'une raison instinctive est-elle possible sans la possession de la notion de concept?

Tout ce que nous savons de la raison instinctive est que celle-ci fonctionne lorsqu'on possède la notion de représentation et de sensation, tandis que les niveaux inférieurs possèdent seulement la notion de sensation. L'appareil mental, qui pense au moyen de représentations, doit être identique à  la raison instinctive, qui lui permet d'opérer une sélection parmi les représentations disponibles, ce qui, de l'extérieur, donne l'impression d'un raisonnement et d'aboutissement à  des conclusions. En réalité, un animal ne pense pas ses actions, mais il vit selon des émotions : il obéit à  l'émotion la plus forte à  un moment donné. Cependant, il est indubitable que dans la vie d'un animal il peut y avoir des moments très intenses lorsque celui-ci est confronté à  la nécessité d'opérer une sélection dans une certaine série de représentations. Dans ce cas, à  un moment donné, ses actions peuvent paraître raisonnées. Par exemple, un animal confronté à  un danger agit souvent avec une surprenante prudence et une étonnante intelligence.

Mais en réalité, les actions d'un animal sont gouvernées, non pas par les pensées, mais la plupart du temps par la mémoire émotionnelle et par des représentations motrices. Il a été démontré que les émotions sont opportunes et, chez un être normal, la subordination à  celles-ci serait également opportune. Chez un animal, toute représentation, toute image rappelée au souvenir, est reliée à  quelque sensation émotionnelle et à  un souvenir émotionnel; il n'y a pas de pensées telles quelles ni non-émotionnelles dans la nature de l'animal. Ou s'il y en a, elles sont inactives, incapables de déclencher une action.

Dès lors, toute action chez l'animal, même si elle est parfois très complexe et semble rationnelle, peut être expliquée sans qu'il faille lui supposer l'existence de concepts, raisonnement ou conclusions mentales.

Au contraire, nous devons admettre que les animaux n'ont pas de notion de concept. La preuve est qu'ils sont incapables de discours. Si nous considérons deux personnes de nationalités différentes, de races différentes, chacune ignorant la langue de l'autre, si ces deux personnes doivent vivre ensemble, elles trouvent immédiatement des moyens de communiquer entre elles. L'une dessinera un cercle, l'autre dessinera un cercle près du premier. C'est assez pour établir qu'elles sont capables de se comprendre. Si un épais mur de pierre sépare ces personnes, ici encore cela ne les empêchera pas de communiquer : l'une frappera trois fois sur le mur, l'autre frappera trois fois en réponse, et la communication sera établie. L'idée de communiquer avec les habitants d'autres planètes est précisément basée sur le système des signaux lumineux. On propose de tracer sur la Terre, un énorme cercle ou carré lumineux. Celui-ci devrait pouvoir être observé de Mars ou de ses abords, et une réponse similaire pourrait être obtenue.

Nous vivons côte à  côte avec les animaux, et cependant, nous sommes incapables d'établir de telles communications avec eux. Il est évident que la distance entre eux et nous est plus grande qu'entre des humains séparés par l'ignorance de leur langue réciproque, des murs de pierre ou d'énormes distances.

Une autre preuve de l'absence de notion de concept chez l'animal est son incapacité à  utiliser un levier, c'est-à -dire son incapacité à  arriver de manière indépendante à  une compréhension de la signification et de l'action d'un levier. L'argument habituel selon lequel l'animal ne sait pas comment utiliser un levier simplement parce que ses organes (pattes, etc.) ne sont pas adaptés à  de telles actions, ne tient pas debout, parce qu'on peut apprendre à  n'importe quel animal à  utiliser un levier. Cela signifie que les organes n'ont rien à  voir ici. Le fait est que l'animal est incapable d'arriver par lui-même à  l'idée d'un levier. L'invention du levier a séparé d'un seul coup l'homme primitif de l'animal et a été étroitement associée à  l'apparition du concept. L'aspect mental de la compréhension de l'action du levier est contenu dans la construction d'un syllogisme correct. Sans la construction mentale d'un syllogisme il est impossible de comprendre l'action d'un levier. Sans concept il est impossible de construire un syllogisme. Dans le monde mental, un syllogisme a littéralement la même signification qu'un levier dans le monde physique.

L'utilisation d'un levier distingue l'homme de l'animal aussi radicalement que le fait le discours. Si des scientifiques martiens observent la Terre et l'étudient objectivement au travers d'un télescope, sans entendre le langage et sans entrer dans le monde subjectif des habitants, et sans aucun contact avec ceux-ci, ils diviseraient les êtres vivant sur la Terre en deux catégories : ceux qui sont familiarisés avec l'action et ceux qui ne le sont pas.

En général, la psychologie des animaux nous est très difficile à  comprendre. Le nombre infini d'observations d'animaux - de l'éléphant à  l'araignée - et le nombre infini d'anecdotes à  propos de leur intelligence, de leur perspicacité, et de leurs qualités morales ne changent rien à  cet égard. Nous représentons les animaux soit comme des automates vivants, soit comme des humains stupides. Nous sommes trop enfermés dans le cercle de notre propre mentalité. Nous n'avons aucune idée d'une autre mentalité, et nous pensons involontairement que la seule sorte possible de mentalité est celle que nous possédons. Mais ceci est une illusion qui nous empêche de comprendre la vie. Si nous étions capables d'entrer dans le monde intérieur d'un animal et de comprendre comment il perçoit, comprend et agit, nous observerions bien des choses extrêmement intéressantes.

Par exemple, si nous pouvions nous représenter et recréer mentalement la logique de l'animal, cela nous aiderait grandement à  comprendre notre propre logique et les lois de notre pensée. Et surtout, nous pourrions comprendre le caractère conditionnel et relatif de notre idée du monde en général.

Un animal doit avoir une logique très particulière. Bien sûr, ce n'est pas de la logique dans le vrai sens du terme, car la logique présuppose l'existence du logos, c'est-à -dire de la parole ou du concept. Notre logique habituelle, celle d'après laquelle nous vivons, et sans laquelle le cordonnier est incapable de confectionner des chaussures, peut être résumée au simple schéma formulé par Aristote dans les écrits qui ont été publiés par ses élèves sous le titre général d' Organon, c'est-à -dire l' « Instrument » (de la pensée). Ce schéma est le suivant:

A est A.

A n'est pas non-A.

Tout est soit A soit non-A.

La logique contenue dans ce schéma, la logique d'Aristote, est tout à  fait suffisante à  l' observation. Mais elle est insuffisante pour l'expérimentation, parce que l'expérimentation a lieu dans le temps, tandis que la formule d'Aristote ne tient pas compte du temps. Ceci a été observé à  l'aube de la naissance de notre connaissance expérimentale; cela a été noté par Roger Bacon et, quelques siècles plus tard, mis en formule par son célèbre homonyme Francis Bacon, dans son traité Novum Organum à Instrument Nouveau (de pensée). On peut résumer la formule de Bacon à  ce qui suit:

Ce qui a été A, restera A.

Ce qui a été non-A, restera non-A.

Tout a été et restera soit A soit non-A.

Toute notre expérience scientifique est construite sur ces formules, qu'elles soient ou non prises en compte par notre mental. Et ces mêmes formules servent en fait de base pour la fabrication de chaussures, car si un cordonnier ne peut être certain que le cuir qu'il a acheté hier sera toujours du cuir demain, il ne s'aventurera sans doute pas à  fabriquer des chaussures mais s'orientera vers une profession plus sûre.

Les formules logiques, tant celles d'Aristote que celles de Bacon, sont simplement déduites de l'observation des faits, n'englobent que le contenu de ces faits, et ne peuvent englober rien d'autre. Ce ne sont pas des lois de la pensée, mais simplement des lois du monde extérieur tel que nous le percevons, ou des lois de notre relation avec le monde extérieur.

Si nous étions capables de nous représenter à  nous-mêmes la « logique » d'un animal, nous comprendrions sa relation au monde extérieur. Notre principale erreur, en ce qui concerne le monde animal, est que nous l'inscrivons dans notre propre logique. Nous pensons qu'il n'existe qu'une seule logique, que notre logique est quelque chose d'absolu, quelque chose qui existe en dehors de nous et séparé de nous. Cependant, en réalité, il s'agit seulement des lois de la relation de notre vie intérieure au monde extérieur, ou les lois que notre mental trouve dans le monde extérieur. Un mental différent trouvera des lois différentes.

La première différence entre notre logique et celle de l'animal est que cette dernière n'est pas générale. Il s'agit d'une logique particulière à  chaque cas, à  chaque représentation séparée. Pour les animaux il n'existe pas de classification selon des propriétés communes, c'est-à -dire des classes, des variétés et des espèces. Tout objet existe par lui-même, toutes ses propriétés sont des propriétés spécifiques.

Cette maison-ci et cette maison-là  sont pour l'animal, des objets totalement différents, parce que l'un est sa maison et l'autre est une maison étrangère. En général, nous reconnaissons les objets grâce à  leur points communs. Les animaux les reconnaissent de par leurs différences. Ils reconnaissent chaque objet grâce aux signes qui ont eu pour eux la plus grande signification émotionnelle. De cette manière, c'est-à -dire avec des qualités émotionnelles, les représentations sont conservées dans la mémoire de l'animal. Il est aisé d'observer qu'il est beaucoup plus difficile de conserver de telles représentations dans la mémoire; en conséquence, la mémoire d'un animal est bien plus encombrée que la nôtre, bien que le nombre des connaissances et des choses conservées par un animal dans sa mémoire, soit bien moins grand que chez l'être humain.

Une fois que nous avons vu un objet, nous y faisons référence en lui attribuant une certaine classe, variété, espèce ; nous y attachons l'un ou l'autre concept, et nous le relions dans notre esprit à  l'un ou l'autre « mot », c'est-à -dire à  un signe algébrique, puis avec un autre le définissant, etc.

Un animal n'a pas de concepts, il n'a dans sa tête aucune algèbre à  laquelle il pourrait avoir recours pour penser. Il doit connaître un objet donné et s'en souvenir avec toutes ses caractéristiques et toutes ses particularités. Il n'y aura aucune caractéristique d'oubliée. Mais pour nous, les caractéristiques principales sont contenues dans le concept selon lequel nous avons relié l'objet en question, et nous pouvons le retrouver dans notre mémoire grâce à  n'importe lequel de ses signes caractéristiques.

Il résulte clairement de ceci que la mémoire de l'animal est plus encombrée que la nôtre et cela est le principal empêchement de l'évolution de l'animal. Son esprit est trop occupé. Il n'a pas le temps de progresser. Il est possible d'arrêter le développement mental d'un enfant en lui faisant apprendre par coeur des séries de mots et des séries de chiffres. L'animal est exactement dans la même sitation. Ceci explique le fait étrange qu'un animal soit plus intelligent lorsqu'il est jeune.

Chez l'homme, le sommet de la puissance intellectuelle est atteint à  l'âge mûr, très souvent dans la vieillesse; chez l'animal c'est exactement l'inverse. Il est réceptif quand il est jeune. Lorsque vient la maturité son développement s'arrête, et dans la vieillesse il rétrograde indubitablement.

La logique de l'animal, si nous tentons de l'exprimer selon une formule similaire à  celles d'Aristote et de Bacon, pourrait être la suivante:

L'animal peut comprendre la formule A est A.

Il dira : Je suis moi, etc.

Mais il ne comprendra pas la formule A n'est pas non-A, parce que non-A est un concept.

L'animal dira: Ceci est ceci. Cela est cela. Ceci n'est pas cela.

ou Cet homme-ci est cet homme-ci. Cet homme-là  est cet homme-là . Cet homme-ci n'est pas cet homme-là .

Par la suite il me faudra revenir sur la logique des animaux. Pour le moment il m'a seulement fallu établir le fait que la psychologie des animaux est très distincte et très différente de la nôtre. Et elle n'est pas seulement distincte, elle est aussi très variée.

Chez les animaux que nous connaissons, et même chez les animaux domestiques, les différences psychologiques sont tellement grandes qu'il faut les mettre à  des niveaux différents. Nous ne remarquons pas cela et nous leur attachons à  tous l'étiquette d' « animaux ».

Une oie a mis une patte sur un morceau de melon d'eau ; elle tire dessus au moyen de son bec, mais ne parvient pas à  le prendre parce elle n'a pas l'idée d'ôter sa patte de dessus le morceau. Cela signifie que son processus mental est tellement vague qu'elle a une connaissance très imparfaite de son propre corps et ne le distingue pas clairement d' autres objets. Cela ne pourrait pas se produire avec un chien ou un chat. Ceux-ci connaissent leur corps parfaitement bien. Mais dans leurs relations aux objets extérieurs, chats et chiens sont très différents.

J'ai observé un chien, un setter très « intelligent ». Lorsque le petit tapis sur lequel il avait l'habitude de dormir se plissait et devenait de ce fait inconfortable, il comprenait que l'inconfort était en dehors de lui, que c'était le tapis, et plus précisément la position du tapis, qui était en cause. Alors, il saisissait le tapis entre ses dents, le tournait et le traînait de-ci, delà , tout en grognant, soupirant et se plaignant, jusqu'à  ce que quelqu'un vienne à  la rescousse. Mais il n'est jamais parvenu à  arranger lui-même le tapis.

Pour un chat, la question ne se poserait même pas. Un chat connaît parfaitement son propre corps, mais tout ce qui est en dehors de lui est considéré comme acquis, comme donné. Corriger le monde extérieur pour l'accommoder à  son propre confort ne viendrait jamais à  l'idée d'un chat. Peut-être cela est-il dû au fait que le chat vit davantage dans un autre monde, le monde des rêves et des fantasmes, que dans celui-ci. C'est pourquoi, si quelque chose cloche avec son lit, le chat se tournera et se retournera cent fois, jusqu'à  ce qu'il trouve une position confortable, ou alors il se couchera dans un autre endroit.

Un singe pourra naturellement étendre le tapis très aisément.

Voilà  donc quatre êtres  très différents. Et ceci est seulement un exemple ; nous pourrions en citer des centaines. Et cependant, pour nous, tous sont des animaux. Nous mélangeons bien des choses qui sont totalement différentes; nos divisions sont très souvent fausses, et ceci nous empêche de nous examiner nous-mêmes.

En outre, il serait tout à  fait incorrect d'affirmer que les différences mentionnées déterminent des « étapes d'évolution », que les animaux d'un type sont supérieurs ou inférieurs aux autres. . Le chien et le singe, de par leur raison, leur aptitude à  imiter, et (le chien) de par sa fidélité à  l'homme, semblent être supérieurs au chat ; mais le chat leur est infiniment supérieur de par son intuition, son sens de l'esthétique, son indépendance et sa force de volonté. Le chien et le singe se manifestent dans leur totalité. Ils laissent apercevoir tout ce qui est en eux. Mais ce n'est pas sans raison que le chat est considéré comme un animal magique et occulte. Une grande partie de celui-ci nous est cachée, et lui est cachée également. Si nous parlons en termes d'évolution, il serait bien plus correct de dire que ces animaux sont d'évolutions différentes, tout comme, selon toute probabilité, il existe plus d'un type d'évolution au sein de l'humanité.

Floopy

#6
:? et bé....qu'est ce que doit être pas raccourci!!!

manuduke

#7
tous les animaux on de l'affection pour leur maitre la triste réalité d'un chien battu tous les jours défendra quand même son maitre.
Notre perroquet vient quand on l'appelle et se frotte vigoureusement son bec contre notre joue si c'est pas du sentiment  c'est quoi. zebulon si les perroquet on des sentiment pourquoi te sépares tu du tien;
j'ai du mal a concevoir de me séparer de mes animaux j'en ai sept me^me si l'argent venait a manquer je ferai tout pour les garder j'assume mes choix.
@+

emmanuelle & duke

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